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Ghana

Le test des élections générales

par  RFI

Article publié le 05/12/2008 Dernière mise à jour le 05/12/2008 à 21:16 TU

Près de 12 millions d’électeurs ghanéens sont appelés à participer, ce dimanche, aux élections générales. Sept candidats briguent la présidence de ce pays de 23 millions d’habitants, au terme du second mandat de John Kufuor. Les électeurs vont également désigner leurs 230 députés. Il s’agit de la cinquième consultation depuis l’instauration du multipartisme en 1992. On prévoit une bataille serrée entre le Nouveau parti patriotique (NPP), au pouvoir depuis huit ans, et le Congrès démocratique national (NDC), principal parti de l'opposition, créé par l’ancien président Jerry Rawlings. Les 21 000 bureaux de vote seront ouverts de 7h00 à 17h00 (TU). Les résultats devront être connus trois jours après les scrutins qui sont généralement présentés comme des tests de maturité démocratique.

Les partisans de Nana Akufo-Addo, candidat du parti au pouvoir (NPP) à la présidentielle, lors d'un meeting à Accra, le 5 décembre 2008.(Photo : Reuters)

Les partisans de Nana Akufo-Addo, candidat du parti au pouvoir (NPP) à la présidentielle, lors d'un meeting à Accra, le 5 décembre 2008.
(Photo : Reuters)

Les observateurs pensent qu’un second tour sera nécessaire, le 28 décembre prochain, compte tenu du nombre de prétendants à l’investiture suprême. Les candidats les plus en vue sont deux juristes de 64 ans. L'ancien ministre de la Justice et des Affaires étrangères, Nana Akufo-Addo, fondateur du NPP, et John Atta Mills,  dirigeant du NDC et ancien vice-président de Jerry Rawlings. Nana Akufo-Addo semble être en mesure de devancer John Atta Mills. L’homme d’affaires Papa Kwesi Nduom, 55 ans, appuyé par le Parti de la convention du peuple (CPP) qui se réclame de l’héritage du père de l’indépendance, Kwame Nkrumah, pourrait créer des surprises, mais son élection est, pour le moment, très peu probable. Peut-être en 2012.

Le NPP semble également en bonne position pour obtenir de bons résultats aux élections législatives. Nana Akufo-Addo a pourtant tenu à souligner qu’un troisième mandat « est toujours difficile pour un gouvernement sortant, en particulier avec une actualité économique dramatique ». Les deux principaux candidats ont promis des emplois et du développement dans un pays qui connaît une corruption assez prononcée et dont l’économie dépend, pour beaucoup, de l’aide extérieure, tout en étant un « bon élève », selon la Banque mondiale.

La République du Ghana, deuxième producteur mondial de cacao et second producteur africain d’or, a connu des taux de croissance annuels de cinq et six pour cent. Cette tendance va sûrement être ralentie. Toutefois, un grand atout se profile après la découverte de gisements de pétrole offshore, dont la production doit débuter dans deux ans.

Après avoir traversé une époque agitée, marquée par des coups d’Etat et des affrontements ethniques entre 1966 et 1996, le Ghana semble être entré dans une période de relative stabilité politique. Ces élections sont souvent définies comme une sorte d’examen destiné à servir d’exemple à d’autres pays de la région. Toutefois, toute une série d'incidents a émaillé la campagne électorale.

Notre envoyé spécial Raphael Reynes a pu rencontrer à Jomoro, dans l'extrême sud-ouest du pays, les supporters enthousiastes de Samia Nkrumah, la fille du premier président ghanéen, qui se présente sous le drapeau du CPP.

La campagne de Samia Nkrumah

« Une grande partie des supporters présents sont membres du CPP, le parti fondé par Nkrumah et sous l'étiquette duquel sa fille se présente aujourd'hui. »

05/12/2008 par Raphaël Reynes