Chronique des matières premières
A la différence de la Côte d’Ivoire où l’on donne un prix indicatif en début de campagne, au Ghana, le prix est fixé pour l’ensemble de la campagne. L’office qui centralise la commercialisation de la fève achètera cette année la tonne de cacao à 1 632 cédis (1 400 dollars), au lieu des 1 200 cédis pour la campagne précédente. Cette hausse de 35% répercute la flambée des cours sur le marché mondial. L’effort consenti par le Cocobod paraît chiche comparé à l’évolution du marché à terme londonien où le cours a gagné 66% en un an. C’est néanmoins un coup de pouce honorable au regard de l’inflation annuelle estimée à 18% au Ghana.
En avançant le début de la campagne, les planteurs profiteront plus vite de ces largesses et peut-être, espèrent les autorités ghanéennes, ne seront-ils plus tentés d’écouler leur production chez le voisin ivoirien. Pour la première fois cette année, les flux de la contrebande se sont inversés, quelques dizaines de milliers de tonnes de cacao récolté au Ghana ont été écoulées sur le marché ivoirien où il se vend avec une bonne prime liée à la qualité de la fève.
Pour soulager les agriculteurs éreintés par le coût exponentiel des intrants, mais aussi pour augmenter les rendements, l’office gouvernemental a par ailleurs doublé les subventions des produits phytosanitaires. Pour cette campagne, l’office table sur une récolte de 650 000 tonnes, c’est-à-dire un peu moins qu’en 2007/2008. Avec toujours en tête l’objectif du million de tonnes pour 2010. Détrôné par la Côte d’Ivoire à la fin des années 70, le Ghana rêve toujours de redevenir le premier producteur au monde de cacao.
par Dominique Baillard
[12/09/2008]
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