Chronique des matières premières
Les importateurs aguerris ont coutume de lancer des appels d’offre réguliers sur de petites quantités pour étaler les achats et éviter de déséquilibrer un marché où la moindre anomalie fait bondir ou plonger les cours. En lançant des appels d’offre rapprochés pour de très grosses quantités, Manille a fait paniquer les opérateurs. Un contrat d’Etat à Etat éviterait de répéter ce genre d'achats intempestifs. «L’histoire est peu trop jolie pour être vraie», estime le négoce.
En fait, c’est plutôt le Vietnam qui a poussé à la roue pour qu’un arrangement soit trouvé. Car non seulement les prix baissent mais surtout la demande se dérobe. En distillant des informations sur l’existence d’un tel accord, Hanoï envoie un double message. Le premier à usage interne. Destiné à rassurer les producteurs. Ce pays lourdement dépendant de ses exportations agricoles, en riz, café, caoutchouc et aquaculture, redoute les retombées de la crise financière et de la récession. Il a déjà demandé aux négociants d'acheter la récolte des paysans pour les aider à supporter une éventuelle baisse de la consommation. Le second message s'adresse aux importateurs.
En substance, prévient Hanoï, il est temps de reprendre les achats car l’offre vietnamienne est déjà sérieusement entamée. Personne n'est dupe, on estime que le Vietnam exportera 5 millions de tonnes de riz en 2009. Il n'y a donc pas lieu de se précipiter aux achats. Les importateurs attendront le début de la récolte en février 2009 pour se manifester, c'est-à-dire au moment où l'abondance de l'offre fera baisser les prix.
par Dominique Baillard
[16/01/2009]
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