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Chronique des matières premières

Le cacao résiste à la crise

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
Manger du chocolat est bon pour le moral comme pour la santé. Dans un environnement économique aussi déprimé et déprimant que le nôtre, cette flatteuse réputation suffira-t-elle à soutenir le cacao, une matière première jusqu’à maintenant épargnée par le tsunami financier ? Tandis que la plupart des marchés sont toujours au fond du gouffre, celui du cacao poursuit son échappée solitaire.

Début janvier 2009, à Londres, un nouveau record historique a été atteint, la tonne valait 1 860 livres. Les mauvaises nouvelles sur la production ivoirienne alimentent cette dynamique depuis qu'a commencé la principale récolte, en octobre 2008. Le premier producteur au monde de fèves, le grand pourvoyeur du marché, a bien du mal à approvisionner les chocolatiers, en 2009, car ses vergers ne donnent pas les volumes escomptés. Ces faits sont connus depuis plusieurs mois, ils ont déjà été intégrés par le marché. En revanche, l’évolution de la demande, l’autre facteur-clé de l’équation, commence à susciter de vives inquiétudes. Un climat dans lequel la moindre information fait tressaillir les marchés à terme. Début janvier 2009, l’Allemagne déclare que les quantités de fèves broyées ont fortement baissé au dernier trimestre 2008, en comparaison avec le quatrième trimestre de 2007. Comme si les industriels anticipaient une baisse de la consommation. La crise aurait coupé les envies de chocolat aux consommateurs européens. Les chiffres de broyage du quatrième trimestre pour l’ensemble du continent européen, publié le 14 janvier 2009, ont d'ailleurs fait retomber la pression. Ils sont stables par rapport à 2007. Ce qui a fait repartir les cours à l'assaut des sommets.

En Occident, les périodes de crise ont, en général, peu d'impact sur la demande alimentaire, mais on ne sait pas encore comment vont réagir les gourmets des pays émergents où l'attrait pour le chocolat est trop récent. Et puis la bonne réputation du chocolat est peut-être usurpée, lors de la dernière récession endurée par les Etats-Unis, au début des années 2000, la demande globale de cacao avait chuté de 6%.


par Dominique  Baillard

[15/01/2009]

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