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Chronique des matières premières

Le cacao ivoirien se fait attendre

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Quand la livre anglaise fléchit, le cacao, qui est coté à Londres, en profite. Hier, jeudi 4 décembre 2008, le sterling est descendu à son plus bas niveau face à l’euro, d’où le surenchérissement mécanique des cours de la fève. Après être tombé à 1 260 livres au début du mois de novembre, le contrat de référence a rebondi, la tonne de cacao livrable en mars vaut aujourd’hui 1 535 livres, soit 1 769 euros.

Etrillé par la crise qui a touché l’ensemble des matières premières, le cacao doit en grande partie son salut à la dégringolade de la devise britannique, dommage collatéral de la débâcle mondiale de l’économie.

En partie seulement, car à quelques milliers de kilomètres des places financières européennes, à l’ombre des plantations ivoiriennes, se joue le sort de la campagne 2008/2009, et il apparaît bien compromis. D’après les comptages effectués en début de semaine, 250 000 tonnes de fèves sont arrivées dans les ports ivoiriens, contre 450 000 tonnes l’année dernière à la même époque.

De l’intermédiaire qui va chercher les fèves chez le planteur au négociant européen qui le vend aux chocolatiers en passant par l’exportateur, tout le monde doute aujourd’hui d’un rattrapage dans les prochaines semaines. La récolte du premier producteur au monde de cacao pourrait tomber à un million de tonnes cette année, c’est-à-dire 300 000 tonnes de moins que l’année précédente, selon les estimations de l’instance dirigeante de la filière.

La cause de cette chute brutale : la pourriture brune, un champignon dont on redoutait les ravages depuis le début de la campagne. 25% à 30 % de la récolte aurait été détruite par ce parasite.

Ceux qui circulent en brousse constatent par ailleurs qu’il n’y a plus beaucoup de cabosses sur les arbres. Cette configuration tourne à l’avantage des planteurs : il y a un mois, ils refusaient de céder leur cacao à 500 francs CFA le kilo et exigeaient le paiement du prix de référence, c’est-à-dire 700 francs CFA. Aujourd'hui, cette barre psychologique est sur le point d'être franchie.


par Dominique  Baillard

[05/12/2008]

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