Article publié le 16/12/2008 Dernière mise à jour le 16/12/2008 à 08:12 TU
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Le bâtiment qui abrite les bureaux du Madoff Investment Securities, la société en investissement de Bernard Madoff, à New York, le 12 décembre 2008.
(Photo : Reuters)
La liquidation de la société a été confiée à un spécialiste chevronné en la matière, Irving Picard, qui sera chargé, avec l’organisme qui protège les intérêts des investisseurs, clients des sociétés de courtage, de tenter de démêler les fils de ce que l’on considère déjà comme l’une des plus grandes escroqueries de l’histoire.
Sans optimisme cependant, d’abord parce que les statuts prévoient que les sommes récupérées par un client ne peuvent dépasser un demi-million de dollars, ensuite parce que l’étendue de la fraude et l’état des comptes de la société rendent le dossier particulièrement ardu.
Alors qu’en Europe et en Asie, les grandes banques essaient de comptabiliser leurs pertes, aux Etats-Unis, aucun grand réseau bancaire ne semble touché, du moins pour le moment. Mais ce sont les fondations caritatives qui annoncent avoir perdu beaucoup d’argent. Celle du cinéaste Steven Spielberg, celle du prix Nobel de la paix, Elie Wiesel, et des dizaines d’autres.
Certaines sont même complètement ruinées et contraintes de mettre la clé sous la porte. Ruinés, aussi, de riches retraités, qui avaient confié toutes leurs économies à celui que l’on considérait comme un homme chaleureux, et surtout particulièrement séduisant. Il était tellement respecté que l’autorité de régulation des marchés américains sollicitait fréquemment ses conseils. A tel point que l’on se demande aujourd’hui comment il a pu donner le change pendant aussi longtemps.