par RFI
Article publié le 20/12/2008 Dernière mise à jour le 20/12/2008 à 14:19 TU
Pendant deux semaines, ex-rebelles, partis politiques, syndicats et représentants de la société civile ont essayé de tourner la page des évènements tragiques qui ont déstabilisé le pays pendant des années. Abdoulaye Miskine, le « patron » du FDPC, rébellion qui sévit dans le nord du pays, en exil à Tripoli, était ce vendredi de la partie. Ce « Dialogue polique inclusif », selon sa dénomination, semble bien avoir été un succès, mais certaines recommandations laissent dubitative une population qui « demande à voir ».
Avec notre correspondant à Bangui, Christian Panika
Les délégués au « Dialogue politique inclusif » s’accordent à dire que ce forum de paix et de réconciliation est un réel succès. D’abord, parce qu’il a réuni toutes les parties impliquées dans la crise centrafricaine.
Ensuite, le « Dialogue politique inclusif » a permis l’adoption de certaines recommandations qui auront une emprise réelle sur l’évolution de la situation politique en Centrafrique, notamment la formation d’un gouvernement réunissant toutes les parties présentes au « Dialogue politique inclusif » et la création d’une Commission vérité et réconciliation pour un pardon définitif.
Mais si le Dialogue est un succès pour les organisateurs et les participants, la population qui a suivi les débats avec un engouement sans précédent, reste dubitative. Certainement à cause du manque de respect des engagements pris qui caractérise les politiques objet d’une crise de confiance entre elle et ceux-ci.
Le chef rebelle centrafricain
« Nous sommes venus simplement observer, parce que nous sommes les premiers signataires de l’accord de paix, c’est important d'être avec les autres même si ce n’est pas pour faire quelque chose, mais au moins pour observer. »
Du jamais vu à Bangui |
Deux cents personnes environ, venues de tous les horizons, ont participé au nouveau Dialogue centrafricain qui a été très largement ouvert. Du jamais vu, de l'avis des participants. Représentants du pouvoir, de la société civile, personnalités politiques et chefs rebelles. L'ancien président Patassé a fait son retour au pays pour l'occasion, c'était au début du mois. Plusieurs chefs rebelles ont aussi fait le déplacement. Abdulaye Miskine, le dirigeant du FDPC, le Front démocratique pour le peuple centrafricain est arrivé ce vendredi. Jean-Jacques Demafouth qui dirige l'APRD, l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie, est rentré à Bangui après six ans d'absence. Le capitaine Abakar Sabone, chef du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice, le MLCJ, a mis fin de son côté à cinq ans d'exil. Pendant douze jours, les participants ont beaucoup parlé. Et leurs discussions ont abouti à plusieurs recommandations et à deux mesures phare : un gouvernement d'union nationale et une Commission vérité et réconciliation. Les Centrafricains ont suivi les débats avec attention. Mais ils restent encore dubitatifs. Il faudra passer aux actes pour convaincre la population. RFI |
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