par RFI
Article publié le 19/12/2008 Dernière mise à jour le 19/12/2008 à 20:33 TU
Ange-Felix Patasse, ex-président de la République centrafricaine, à son arrivée à Bangui le 7 décembre à l'occasion du Dialogue politique inclusif.
(Photo : AFP)
Le Dialogue politique inclusif - forum qui a rassemblé pendant dix jours le pouvoir, l’opposition, les rébellions et la société civile pour sortir la République centrafricaine (RCA) de la crise – doit adopter ce samedi un projet de mise en place d'une Commission vérité et réconciliation, sur le modèle de l’Afrique du Sud, pour tenter d'oublier les heures noires qui ont endeuillé le pays depuis plusieurs années. Le document final des travaux devrait ouvrir la voie à la formation d'un gouvernement d'ouverture à Bangui. L'ancien président burundais Pierre Buyoya qui dirigeait les travaux a annoncé la conclusion d'un accord sur ce point. Pendant dix jours, on a parlé de tout, ou presque, de politique, de gouvernance, mais aussi des questions sécuritaires, du développement socio-économique ou encore des différents groupes armés. Les près de deux cents participants au Dialogue ont voulu s’écouter, se parler et, surtout, tenter de se réconcilier. Se pardonner aussi.
Avec notre envoyé spécial à Bangui, Christian Panika
De l’avis du major Pierre Buyoya, président du forum du Dialogue politique inclusif, « le dialogue organisé en République centrafricaine est historique, parce qu’il est rare en Afrique que le pouvoir, les opposants politiques ou armés se rencontrent dans leur pays pour aplanir leurs divergences ». De son côté, le chef rebelle Abakar Sabone, président du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), s’est déclaré lui aussi satisfait du Dialogue politique inclusif soulignant qu’il n’est « pas pressé » de repartir en exil.
Président du mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice
« J'appelle à la conscience du gouvernement. Toutes les recommandations qui ont été prises pendant ce dialogue doivent être appliquées à la lettre. »
« Mettre en place, en dehors de nos instances classiques, à l'instar de l'Afrique du sud une commission vérité et réconciliation. »
Avec une population de 4,5 millions d’habitants, la République centrafricaine, riche en gisements de diamants et d’uranium, est l’un des pays les plus pauvres du monde. 67% de la population centrafricaine vit au-dessous du seuil de pauvreté. Indépendante de la France depuis 1960, l’histoire de la RCA a été marquée par une série de coups d’Etat et de révoltes. Le Dialogue politique inclusif a compté avec la participation des chefs des principaux mouvements rebelles et de plusieurs politiciens connus, dont l’ancien président Ange-Félix Patassé qui avait été renversé en 2003, lors d’un coup d’Etat dirigé par l’actuel président, François Bozizé.
A écouter
Lors de ce Dialogue national centrafricain, il ne suffit pas seulement de mettre en place une commission vérité et réconciliation si on n'a pas mis l'accent sur les responsabilités des crimes qui ont été commis.
19/12/2008
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