par RFI
Article publié le 21/12/2008 Dernière mise à jour le 21/12/2008 à 21:41 TU
Des combattants talibans dans la province de Wardak à l'ouest de Kaboul, le 26 septembre 2008.
(Photo : AFP)
La réponse des talibans, au déploiement de 20 000 à 30 000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan, a le mérite de la clarté : « Partez, sinon vous serez défaits comme les Soviétiques » ! L'un des porte-parole des insurgés, joint par l'AFP à Kandahar, met en garde Washington contre de « lourdes défaites » qui attendent, les Etats-Unis mais aussi toutes les forces étrangères présentes en Afghanistan.
Ce n'est pas la première fois que les talibans ont recours à l'histoire pour tenter d'impressioner leurs ennemis. Depuis l'élection de Barack Obama au mois de novembre, des représentants des insurgés ont envoyé au moins à deux reprises ce genre de messages au gouvernement américain pour qu'il change de stratégie et qu'il retire ses soldats d'Afghanistan.
Rappelons qu'en décembre 1979, l'URSS de Brejnev avait envahi le pays pour le quitter dix ans plus tard sans avoir vaincu les fameux moujahidines et ce, malgré le déploiement de près de 150 000 hommes sur le terrain. Le message des talibans est clair : comme pour les soviétiques, plus les Américains seront nombreux, plus ils seront des cibles faciles.
100 000 militaires étrangers
Les Etats-Unis entretiennent 35 000 soldats en Afghanistan dont la moitié est sous commandemant de l'Otan. Ils sont présents essentiellement dans l'est et dans le sud du pays.
Si l'on en croit le chef d'état-major américain, le général Mike Mullen, l'armée américaine pourrait compter sur 55 à 65 000 hommes avant la fin de l'année 2009. Cela veut dire 100 000 militaires étrangers dans le pays d'ici à quelques mois. On se rapprocherait alors symboliquement du nombre de soldats déployés par l'armée rouge soviétique.
Mais il y a une différence avec ce qui s'est passé dans les années 1980. C'est qu'aujourd'hui, tout le monde le reconnaît y compris les généraux américains, en Afghanistan, la solution ne sera pas uniquement militaire. Conclusion : il faut par conséquent orienter davantage les efforts de la communauté internationale vers le développement économique du pays.
Chercheur associé à l’IRIS, spécialiste de l'Afghanistan
« L'armée américaine et l'ensemble des forces de l'OTAN se trouvent en difficulté sur le plan militaire face aux talibans qui n'ont pas cessé de se renfoncer et d'étendre leur influence sur tout l'Afghanistan. »
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