Article publié le 22/12/2008 Dernière mise à jour le 22/12/2008 à 13:56 TU
Le président brésilien Lula, lors du sommet de Lisbonne en 2007. Le Brésil revendique sa place au sein des institutions internationales.
( Photo : Paulo Cordiero/AFP )
Depuis l’an dernier à Lisbonne, le Brésil et l’Union européenne sont liés par un partenariat stratégique. Un accord qui entérine, en fait, des relations économiques et commerciales intenses. Le Brésil a reçu 7 milliards d’euros en 2007. Plus que les autres pays émergents réunis, Russie, Inde et Chine.
Les Vingt-Sept pays de l’Union sont les premiers clients des Brésiliens. Ils achètent essentiellement des matières premières et des aliments. Mais Brasilia voudraient exporter d’autres produits. Par exemple, son essence verte, cet éthanol de canne à sucre soumis à des quotas à l’entrée de l’Europe.
Un siège au Conseil de sécurité
L’environnement sera l’un des thèmes du sommet. Sur le délicat sujet de la déforestation en Amazonie, les Brésiliens devraient accepter l’aide des Européens dont le financement de projets de développement durable à hauteur de 400 millions d’euros.
En tant que géant sud-américain, le Brésil voudrait aussi obtenir l’appui de l’Union européenne pour réformer les Nations unies où il réclame un siège au Conseil de sécurité. Une prétention qui n’a pas le plein soutien de tous ses voisins latino-américains.
Chef de la diplomatie brésilienne
« Je pense que le Brésil est toujours mentionné quand on parle de la réforme du Conseil de sécurité (...) C'est normal, c'est un grand pays. »
Président de la Commission européenne
« La réforme du système financier international est un des objectifs de l'Europe. Nous l'avons dit à Washington : cela doit se faire avec les grandes puissances émergentes comme le Brésil. »
Dernier rendez-vous européen de Sarkozy |
C’est le dernier grand rendez-vous européen de Nicolas Sarkozy. Au terme d’une présidence bien remplie, le président français se rend à Rio de Janeiro, représentant d’une Europe au bord de la récession alors que le géant brésilien résiste, lui, plutôt bien à la crise. D’où la volonté européenne de dynamiser le partenariat stratégique avec un Brésil dont il reste le principal partenaire économique. Malgré cela, les intérêts divergent, encore souvent, entre les deux blocs : d’accord ensemble pour moraliser le capitalisme financier mais en opposition sur deux grands dossiers phare de la présidence française, le pacte européen sur l’immigration et le plan climat. Le président Lula n’apprécie guère les expulsions de clandestins brésiliens en Europe. Il estime, par ailleurs, que c’est aux pays industrialisés de faire le plus d’efforts pour lutter contre le changement climatique. « Il va devoir bouger », fait-on valoir coté français, où l’on compte beaucoup « sur les vibrations positives à chaque fois que le président français et le président brésilien se rencontrent ». Voilà qui devrait, en tout cas, assurer un plein succès à l’autre volet bilatéral de cette visite avec le lancement, dés ce soir, de l’année de la France au Brésil et à la clef, la signature d’importants contrats militaires.
Les présidents Sarkozy et Lula lanceront ce soir l’année de la France au Brésil en réponse à l’année du Brésil en France, qui avait été, en 2005, un énorme succès. Plus de 700 manifestations sont prévues dans tout le pays, pour présenter une France innovante et moderne. |
Sur le même sujet :
22/12/2008
La libéralisation du commerce mondial, particulièrement, la production et l'exportation des biens agricoles est pour le Brésil, une des priorités majeures.
22/12/2008