Article publié le 26/12/2008 Dernière mise à jour le 26/12/2008 à 11:08 TU
Avec notre envoyé spécial à Conakry, Laurent Correau
Quand le cortège funèbre quittera le camp Samory Touré aujourd’hui en début de matinée, quand les Guinéens conduiront le corps de Lansana Conté jusqu’au Palais du Peuple, au stade, et à la mosquée Fayçal (la grande mosquée de Conakry), la Guinée tournera une page importante de son histoire. Vingt-quatre ans de pouvoir qui n’ont pas permis le développement du pays.
Le vieux paysan soldat n’est pourtant pas seul en cause. Des analystes guinéens expliquent que différents groupes avaient fini par se constituer autour du président malade et à s’accaparer la réalité du pouvoir : des groupes d’hommes d’affaires, de politiques, de militaires et de fonctionnaires.
Fin du « système Conté »
En proclamant la dissolution des institutions et en prenant le contrôle du pays dès mardi matin, le CNDD, le Conseil national pour la démocratie et le développement, a fait naître dans la population l’espoir d’un changement. L’espoir d’une fin de ce « système Conté », qui permettait à quelques-uns de s’enrichir.
En portant l’homme, Lansana Conté dans sa dernière demeure aujourd’hui, les Guinéens penseront probablement à ce changement de régime qui leur est promis par les nouveaux maîtres de la Guinée.
«On retiendra de lui l'image d'un chef d'Etat qui aura dirigé seul et à sa façon son pays et surtout, qui aura refusé (...) de prendre en compte le résultat des urnes lors de tous les scrutins.»
« Les militaires au pouvoir en Afrique n'ont jamais rien apporté de bon. Je ne pense pas qu'un coup d'Etat soit la solution ».
A écouter
« Les militaires au pouvoir en Afrique n'ont jamais rien apporté de bon. Je ne pense pas qu'un coup d'Etat soit la solution ».
26/12/2008