Guinée

La junte tente de convaincre

Article publié le 27/12/2008 Dernière mise à jour le 27/12/2008 à 17:01 TU

Les militaires qui ont pris le pouvoir mardi au lendemain de la mort du président Lansana Conté, tentent ce samedi de persuader des représentants de la communauté internationale de leurs bonnes intentions, après le plaidoyer en leur faveur du président du Sénégal voisin. La junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara organise dans la journée des « réunions d'information » dans le plus grand camp militaire de Conakry, quatre jours après son coup d'Etat militaire sans violence. Le chef de la junte a assuré ce samedi que « toute personne coupable de détournements » de fonds serait désormais « châtiée », lors de son premier discours à la nation. Moussa Dadis Camara a également annoncé « une renégociation des contrats » dans le secteur minier et l'arrêt de l'extraction dans les zones aurifères « jusqu'à nouvel ordre ».

Le nouvel homme fort de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara.
(Photo : Laurent Correau)

Avec notre envoyé spécial à Conakry, Laurent Correau

C’est un véritable adieu populaire que les habitants de Conakry ont offert hier vendredi à Lansana Conté.

Des dizaines de milliers de personnes ont accompagné son cercueil de l’Assemblée nationale au stade, puis à la grande mosquée de la capitale.

De cette marée humaine sortaient un portrait de l’ancien président brandi par un Guinéen ou des mains qui tentaient de toucher le cercueil au fil de son passage.

Délégations africaines, européennes et des pays du G8

Au stade, les nouveaux maîtres du pays, les militaires du CNDD (Comité national pour le développement et la démocratie, junte), ont pris la parole par la voix de leur numéro deux en hommage à Lansana Conté : « Nous prions Dieu, a dit le général Toto Camara, qu’il nous donne le courage de continuer son œuvre de justice, de tolérance et de paix ».

Après cette journée de deuil, les putschistes comptent reprendre ce samedi leur travail d’explication. Ils doivent rencontrer des représentants de la société civile et des partis politiques guinéens, mais aussi des délégations africaines, européennes et des pays du G8.