Guinée

Le nouvel homme fort s'adresse à la nation

Article publié le 27/12/2008 Dernière mise à jour le 27/12/2008 à 18:33 TU

Le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a rencontré ce matin au camp Alpha Yaya de Conakry des représentants de la société guinéenne. Dans un long discours improvisé, il a détaillé ses ambitions pour le pays. Et marqué son souci de rompre avec les dérives de l'ère Conté.

Le nouvel homme fort de Guinée, Moussa Dadis Camara lors de son premier discours au camp Alpha Yaya Diallo, le 27 décembre 2008.
(Photo : Laurent Correau/RFI)

De notre envoyé spécial à Conakry, Laurent Correau

En s’adressant aux différents corps constitués guinéens - partis politiques, syndicats, personnalités religieuses -, en se livrant à ce discours improvisé sous le soleil dans la cour de l’école inter-armée du camp Alpha Yaya, le capitaine Moussa Dadis Camara vient de se livrer à son premier discours à la nation. Un discours qui se veut fondateur, et dans lequel il propose une remise à plat de tout le système Conté.

Le capitaine Dadis Camara a tout d’abord violemment attaqué tous ceux qui ont pillé le pays sous le pouvoir de l’ancien président, mettant en cause tous les gens qui l’ont entouré. « Ils se sont remplis les poches », a lancé le nouvel homme fort du pays. « Poursuivez-les, il faut les juger » a répondu la foule. « Toute personne coupable de détournement sera châtiée », a poursuivi Dadis Camara.

Refus de la politique ethnique

Le chef de la junte a affirmé que les contrats miniers seraient revus, tout comme le contrat sur le port autonome de Conakry.

Il s’est également livré à un discours de refus de la politique ethnique, du trafic de drogue, ou du détournement de l’aide publique.

Acclamé à plusieurs reprises par l’assistance, Moussa Dadis Camara a demandé aux Guinéens de s’asseoir à une table pour lui proposer la meilleure date sur les élections législatives. Il n’est pas revenu en revanche sur la date de la présidentielle.

La rencontre entre la junte et les émissaires de la communauté internationale, prévue samedi à la mi-journée, a été reportée à mardi, a annoncé dans un communiqué le conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte).