Article publié le 28/12/2008 Dernière mise à jour le 28/12/2008 à 11:09 TU
Le camp de réfugiés de Bureij, situé dans la bande de Gaza, a été la cible d'un raid israélien faisant au moins 195 morts selon les autorités palestiniennes.
(Photo : AFP)
L'opération lancée hier dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 270 morts, notamment des membres de la police du Hamas, et 620 blessés. Et le bilan devrait s'alourdir car l'Etat hébreu a prévenu : ce n'est que le premier acte. L'opération se « poursuivra autant que cela sera nécessaire ».
Selon plusieurs média israéliens, l'armée aurait renforcé samedi soir ses blindés et ses unités terrestres près de la frontière avec Gaza.
De son côté, le Hamas n'entend pas céder. Le mouvement islamiste appelle à la vengeance, à une troisième intifada et à des attentats suicide dans les rues et les cafés d'Israël. Le Hamas a appelé sa branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam, à « mettre tous les moyens en œuvre pour empêcher les sionistes de dormir ».
Condamnations et appels à la retenue
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence samedi soir, a appellé à l'arrêt immédiat des violences dans la bande de Gaza. « Les membres du Conseil de sécurité expriment leur profonde inquiétude face à l'escalade de la situation à Gaza et appelle à l'arrêt immédiat de toutes les violences ». Le Conseil s'était réuni à une demande de la Libye, le seul pays arabe à siéger actuellement au Conseil de sécurité.La Ligue arabe a unanimement condamné ces raids israéliens et se réunira en sommet d’extraordinaire vendredi à Doha, capitale du Qatar. Auparavant, les ministres des Affaires étrangères arabes se retrouveront mercredi pour arrêter une position commune.
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner s'est entretenu samedi soir par téléphone avec son homologue israélienne Tzipi Livni et avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas pour leur faire part de son « extrême inquiétude ». Selon le porte-parole du Quai d’Orsay, tout en rappelant que la France condamne les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, Bernard Kouchner a réaffirmé « qu'il n'y avait pas de solution militaire à Gaza et que tout devait être fait pour restaurer la trêve et faire cesser les violences ».
Washington a pointé du doigt le Hamas, accusé d'être responsable de la rupture du cessez-le-feu, mais demande à Israël de faire preuve de modération en épargnant la population civile de Gaza.Le Venezuela, le Brésil, l’Argentine et le Chili ont dénoncé les raids aériens israéliens. Exprimant « sa solidarité avec le peuple palestinien », le gouvernement vénézuélien appelle à « lancer une campagne massive de condamnation de ces actes odieux de violence, à travers laquelle Israël cherche à annihiler l'espérance de vie de tout un peuple ».
Le Chili qui a exprimé sa profonde préoccupation quant à l'escalade de la violence dans la région, appelle à la cessation immédiate des hostilités et des provocations et regrette profondément l'usage disproportionné de la force de la part d’Israël.
Le Brésil a, lui, aussi « déploré la réaction israélienne disproportionnée ». Et le gouvernement argentin a demandé « le retour du dialogue et de la négociation ».
Plusieurs manifestations de soutiens aux Palestiniens sont prévues aujourd'hui notamment à Beyrouth devant le bâtiment de l'ONU. En Jordanie, quelques dizaines de députés ont demandé au gouvernement d'expulser l'ambassadeur d'Israël du royaume.
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