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Ghana

John Atta-Mills, un président rassembleur

Article publié le 04/01/2009 Dernière mise à jour le 04/01/2009 à 07:52 TU

John Atta-Mills, nouveau président du Ghana.(Photo : AFP)

John Atta-Mills, nouveau président du Ghana.
(Photo : AFP)

L'élection de John Atta-Mills à la tête de l’Etat ghanéen marque la fin de huit années de pouvoir du NPP, le Nouveau parti patriotique, et consacre le Congrès national démocratique. Le NDC avait déjà fait basculer le Parlement lors des législatives du 7 décembre dernier. Le président élu a promis de sauvegarder l’unité nationale et d’être le président de tous les Ghanéens.

Avec notre envoyé spécial à Accra, Raphaël Reynes

Selon les résultats officiels, le candidat du Congrès national démocratique (NDC) est élu chef de l’Etat ghanéen avec 50,23% des suffrages contre 49,77% à Nana Akufo-Addo du Nouveau parti patriotique (NPP). Le président élu a remercié son adversaire Nana Akufo-Addo « pour avoir livré une bonne bataille ». Il a notamment remercié ses électeurs et s'est engagé à sauvegarder l'unité du pays.

John Atta-Mills

Nouveau président ghanéen

« Je serai le président de tous. [...] Il n'y a pas un Ghana NDC, il n'y a pas un Ghana NPP, il n'y a qu'un seul Ghana. »

04/01/2009 par Raphaël Reynes

Juste après, le perdant Nana Akufo-Addo, devant ses partisans réunis au siège du parti, a reconnu sa défaite et a promis d'œuvrer pour maintenir la paix.

Nana Akufo-Addo

Candidat NPP battu

« Le Pr. Mills et moi-même avons l'obligation de générer une continuité et un consensus, et je m'engage à jouer le rôle qui m'incombe. »

04/01/2009 par Raphaël Reynes

Le nouveau président du Ghana, John Atta-Mills prêtera serment mercredi 7 janvier. Des importants chantiers politiques et économiques l’attendent.

C’est d’abord à la tête d’un pays coupé en deux que John Atta-Mills arrive en ce début d’année. Elu avec 50,23% des voix, le nouveau président du Ghana devra mener une politique de rassemblement. Mais au sein de son parti, John Atta-Mills est considéré comme un modéré, les franges les plus extrêmes du NDC risquent de voir d’un mauvais œil toute action entreprise en faveur des régions fortes du camp adverse.

Sur le plan économique les challenges sont également nombreux. La monnaie locale s’est effritée ces dernières années, et réaliser les coûteuses promesses de campagne risquerait de braquer les institutions financières internationales dont l’aide est pourtant indispensable.

Jusqu’ici la crise financière a relativement épargné le Ghana mais le pays vit essentiellement de l’exportatioon de ses matières premières. L’effondrement des économies occidentales risque d’avoir à terme un impact sur le prix du cacao et de l’or.

Et il n’est pas certain que la découverte de pétrole sous-marin au large des côtes ghanéennes suffise à maintenir le pays à flot. Le prix du baril s’étant effondré ces dernières semaines. Certains économistes craignent que l’or noir ne soit plus aussi attrayant.

Humilité

Soixante-quatre ans, juriste de formation et professeur à l’université, John Atta-Mills aura dû s’y reprendre à trois fois avant d’être élu à la tête du pays. Battu en l’an 2000 puis en 2004 par l’actuel chef de l’Etat John kufuor, le président élu du Ghana a la réputation d’un homme d’une grande humilité.

Né dans une famille modeste du centre du pays, il a effectué ses études à l’université de Lagon à Accra avant d’obtenir des bourses pour partir en Angleterre puis aux Etats-Unis.

Après trente ans passés à enseigner le droit, John Atta-Mills a rejoint le bureau de NDC au début des années 90. En 1996, il est nommé à la tête du service général des impôts.

Son parcours politique, l’homme l’aura effectué en grande partie aux côtés de l’ex-président Jerry Rawlings dont il fut vice-président de 1997 à l’an 2000. Il y a huit ans c’est lui qui avait décidé de reconnaître sa défaite contre l’avis de son mentor.

John Atta-Mills est resté très proche de Jerry Rawlings durant toute la campagne électorale, ses adversaires avaient d’ailleurs agité le spectre d’un retour dans l’ombre de l’ancien président.