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Israël/Gaza

Israël fait deux concessions

Article publié le 07/01/2009 Dernière mise à jour le 07/01/2009 à 16:16 TU

L'armée israélienne a annoncé qu'elle allait cesser, dès aujourd'hui, ses bombardements à Gaza, chaque jour pendant trois heures, entre 11h00TU et 14h00TU. Par ailleurs, sous la très forte pression de la communauté internationale, Ehud Olmert a promis d'ouvrir un couloir humanitaire dans la bande de Gaza. Des points de passage seront ouverts dans des zones précises et pour des périodes limitées dans le temps, afin de laisser passer l'aide extérieure. Le Premier ministre israélien a été obligé de lâcher du lest, après le tollé soulevé par le bombardement de trois écoles gérées par l'ONU à Jabalya, à Gaza et à Khan Younès. Sur le plan diplomatique, un mince espoir est soulevé par la proposition égyptienne d'ouvrir des négociations sur la sécurisation de sa frontière avec la bande de Gaza. La situation humanitaire est de plus en plus critique, des ONG et des agences de l'ONU dénoncent une « crise humanitaire totale ».

La population palestinienne de Gaza toujours prise au piège, subit la violence des combats.(Photo : AFP)

La population palestinienne de Gaza toujours prise au piège, subit la violence des combats.
(Photo : AFP)


Au 12e jour de l'offensive israélienne, le million et demi d'habitants de la bande de Gaza est toujours pris au piège sans possibilité de fuir. Une population privée de tout, et qui subit le déchaînement de violence des combats. Une situation qui provoque la colère des ONG et des agences de l'ONU qui ont dénoncé mardi une « crise humanitaire totale » dans le territoire palestinien.

Il faut croire que leur appel a été entendu cette nuit car le Premier ministre israélien Ehud Olmert accepte finalement d'ouvrir un corridor humanitaire dans la bande de gaza pour que les habitants stockent des produits de première nécessité. Mais pour l'heure on ne sait pas encore quand ce couloir doit être ouvert.

Sur le terrain, l'armée israélienne a intensifié mardi ses pilonnages. Elle a même bombardé trois écoles gérées par l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, à Jabalya au nord, à Gaza et à Khan Younès au sud. Des écoles où s'étaient réfugiés des dizaines de civils.

Trois écoles bombardées

« Il y a de plus en plus de victimes civiles, et leur nombre risque de s’alourdir dans les jours à venir »

07/01/2009 par Catherine Monnet

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié mardi de « totalement inacceptables » les attaques contre trois écoles de l'ONU et le personnel de l’ONU ne décolère pas.

Francesc Claret

Porte-parole de l'UNRAW dans la bande de Gaza

« On demande une investigation officielle aux autorités israéliennes pour savoir si l’objectif était ou non les installations des Nations unies »

07/01/2009 par Franck Weil-Rabaud


Depuis le début de l'offensive plus de 660 personnes ont été tuées. Les combats de rue se poursuivent au cœur même de la ville de Gaza et dans les zones urbaines du nord et du sud du territoire. Les tirs de roquettes ont également continué mardi sur le sud de l'Etat hébreu.

Mais c’est très difficile de savoir exactement ce qui se passe dans la bande de Gaza, les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à entrer dans le territoire de Gaza. Israël avance la raison sécuritaire pour cette interdiction. L'Association de la presse étrangère (FPA) dénonce « une grave violation de la liberté de la presse » et l'association Reporters sans frontières dénonce un « blackout médiatique » même si son secrétaire général n'est pas vraiment surpris.

Jean-François Julliard

Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF)

« L’information en temps de guerre est cruciale. Toutes les autorités militaires du monde ont tendance à vouloir contrôler l’information en zone de conflits et les déplacements des journalistes »

07/01/2009 par Frédérique Misslin


Sur le plan diplomatique,
Nicolas Sarkozy a quitté le Proche-Orient dans la soirée sur une note d'espoir. A l'issue d'un second entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, le chef de l'Etat français a déclaré que son homologue « invitait sans délai, les deux parties a une réunion d'urgence pour mettre fin à la guerre. »

Avec notre envoyé spécial, Toufik Benaïchouche

En l'espace de 48 heures après l’Egypte, la Cisjordanie, Israël, la Syrie et le Liban puis à nouveau l’Egypte, la ténacité du président français a fini par payer.

Le Caire, en effet, accepte d’ouvrir une négociation sur la sécurisation de sa frontière avec la bande de Gaza. C’est en fait un véritable verrou qui vient de sauter. Israël exigeait entre autres avant toute discussion la fin de la contrebande d’armes à destination du Hamas.

« J’ai des éléments très précis qui permettent de dire qu’une délégation israélienne rencontrera dans les heures qui viennent une délégation égyptienne », a déclaré Nicolas Sarkozy.

Un verrou a sauté mais ils en restent encore d’autres : la suppression des tirs de roquettes sur le territoire israélien, la levée du blocus de la bande de Gaza, entre autres.

Mais tout de même après une dizaine de jours de guerre, c’est la première fois que le principe d’une discussion est acquis même s’il ne s’agit encore que d’une première étape.


Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, se rendra au Proche-Orient la semaine prochaine. Le Conseil de sécurité s’est réuni mardi soir.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé au Conseil de sécurité d'appeler à une « fin immédiate et complète de l'agression israélienne » dans la bande de Gaza et à la levée du « siège suffocant » du territoire.

Aux Etats-Unis, critiqué pour son silence, Barack Obama a expliqué mardi qu'il laissait George Bush conduire seul la politique étrangère américaine. Mais il a assuré qu'après son investiture, le 20 janvier, il aurait beaucoup de choses à dire.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Aux journalistes qui ne manquent pas de l’interroger sur son silence à propos de la situation à Gaza, Barack Obama fait inlassablement la même réponse : « Aux Etats-Unis il n’y a qu’un président à la fois. Jusqu’au 20 janvier, la voix que l’Amérique doit faire entendre au reste du monde, c’est donc celle de George Bush ». « A partir du 20 janvier, a rassuré le président élu, j’aurai beaucoup de choses à vous dire sur Gaza ».

On n’en saura pas plus pour le moment, quelques mots de compassion pour les victimes civiles, tant palestiniennes qu’israéliennes, précise Barack Obama, quelques généralités sur sa volonté de parvenir à un règlement des conflits au Moyen Orient. Le président élu tient aussi à faire savoir que, bien que muet, il est loin d’être sourd. « Je suis tenu au courant de la situation au jour le jour, affirme-t-il, et le jour venu je serai prêt à me mettre au travail immédiatement ».

 

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