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Russie / Ukraine

L'Europe privée de gaz russe

Article publié le 07/01/2009 Dernière mise à jour le 07/01/2009 à 14:54 TU

Suite de la guerre du gaz entre Kiev et Moscou. Le dernier gazoduc qui fonctionnait encore pour desservir l'Europe a cessé son approvisionnement, ce mercredi matin et c'est toute l'Europe qui est privée de gaz en pleine vague de froid. Ukrainiens et Russes se rejettent la responsabilité. Des négociations devraient avoir lieu demain entre des représentants des deux compagnies.

 

Oleh Dubyna, directeur de Naftogaz, la société d'Etat d'énergie ukrainienne, pendant une conférence de presse à Kiev, le 7 janvier 2009.(Photo : Reuters)

Oleh Dubyna, directeur de Naftogaz, la société d'Etat d'énergie ukrainienne, pendant une conférence de presse à Kiev, le 7 janvier 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette

Qui est coupable ? Pour Kiev, l'affaire est entendue. Gazprom a cessé ce matin de livrer le gaz qui transite par l'Ukraine vers l'Europe. Le porte-parole de l'entreprise ukrainienne, Naftogaz, a confirmé l'arrêt des livraisons que certains pays ont déjà pu constater au réveil. Le président Iouchtchenko a, lui, écrit au président russe, Dimitri Medvedev, pour lui demander de reprendre immédiatement les livraisons de gaz. Faux, réplique Gazprom, pour l'entreprise russe, la version est bien évidemment différente.

Vu de Moscou, c'est Kiev qui a fermé le dernier des quatre gazoducs qui fonctionnaient encore. Bref, un jeu de dupes entre les deux capitales qui s'attaquent à coups de communiqués et de porte-paroles. Alors que des négociations doivent reprendre demain à Moscou, sauf annulation de dernière minute, ce sera la première rencontre entre les deux entreprises gazières depuis le début du conflit. Il y a fort à parier que les deux capitales vont faire monter la pression au maximum dans les prochaines 24 heures, avant de s'asseoir ensemble à la table des négociations.


 

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a pris la décision de suspendre l’approvisionnement de l’Europe.

Gazprom accuse Naftogaz, la compagnie ukrainienne, d'avoir volé 21 millions de m3 destinés à l'Europe. L'Union européenne exige un rétablissement sans délai de ses livraisons et menace de réagir plus fermement si la situation restait inchangée d'ici jeudi. Elle propose l'envoi d'observateurs pour mesurer les volumes de gaz qui transitent par l'Ukraine.

 Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault

Nous sommes prêts à discuter jour et nuit avec Kiev. A Berlin, le numéro deux de Gazprom, Alexander Medvedev, a voulu jouer la carte du compromis, mais tout en rejetant à nouveau la responsabilité du nouveau bras de fer sur le prix du gaz sur l’Ukraine. « Nous avons tout fait pour qu’on en n’arrive pas à une telle situation », a souligné le dirigeant de Gazprom, accusant Kiev de ne pas respecter ses engagements.

Le ministre tchèque de l’Industrie, Martin Riman, dont le pays dirige actuellement l’Union européenne, et qui a rencontré Alexander Medvedev à Berlin, a estimé, lui, qu’il ne lui était pas possible de dire qui des Russes ou des Ukrainiens étaient responsables de la crise. Le ministre tchèque a appelé les deux partis à revenir immédiatement à la table des négociations.

Le numéro deux de Gazprom avait rencontré auparavant le ministre de l’Economie allemand, Michael Glos. Ce dernier a indiqué avoir reçu l’assurance que Gazprom s’efforcerait d’utiliser d’autres gazoducs pour compenser dans ses livraisons à l’Allemagne les conséquences du conflit avec Kiev. Le ministre allemand s’est montré plus diplomate mais dans les milieux gouvernementaux berlinois, on déclare se sentir pris en otage par Gazprom.