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France / Gabon

Un avocat français empêché de se rendre au Gabon

par  RFI

Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 00:27 TU

L'avocat Thierry Lévy le 5 décembre 2005.(Photo : Denis Charlet/AFP)

L'avocat Thierry Lévy le 5 décembre 2005.
(Photo : Denis Charlet/AFP)

Un avocat français, Maître Thierry Lévy, était ce jeudi matin en partance pour le Gabon à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. L'avocat français a finalement été empêché de monter à bord de son avion. Il devait se rendre à Libreville pour assurer la défense des cinq  journalistes et responsables d'ONG arrêtés la semaine dernière au Gabon. Maître Lévy avait été sollicité pour assurer leur défense au côté d'un avocat gabonais.

L'avocat français, Maître Thierry Lévy, s'apprêtait à s'envoler pour le Gabon ce jeudi matin. Il devait se rendre à Libreville pour assurer la défense de cinq journalistes et responsables d'organisations civiles qui ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir rédigé ou soutenu une lettre ouverte au président Bongo sur sa gestion financière du pays depuis 40 ans. Mais au moment où Maître Lévy devait monter dans l'avion, à l'aéroport de Roissy, il en a été empêché...

Thierry Lévy

Avocat

« La police de l'air est venue me notifier une décision de l'ambassade du Gabon en France d'annulation de mon visa. Selon l'ambassade mon voyage était impossible pour des raisons de sécurité. »

08/01/2009 par Sarah Tisseyre


Selon le ministre gabonais de l’Intérieur
André Mba Obame, le consulat du Gabon à Paris, en délivrant rapidement le visa à l’avocat français, n’aurait pas pris en compte toutes les informations « qui lui interdisaient l’accès au territoire national ». Pour André Mba Obame, l’annulation du visa « est un droit légitime ».

André Mba Obame

Ministre gabonais de l'Intérieur

« C'est notre droit légitime et nous n'en avons pas à en justifier à la télé, à la radio et cela arrive dans tous les pays du monde. »

08/01/2009 par Carine Frenk


Les trois responsables d’ONG gabonaises, interpellés fin décembre à Libreville, ont été placés sous mandat de dépôt mercredi, après avoir été accusés de « détention d’un document en vue de sa diffusion dans un but de propagande » et de « propagande orale et écrite en vue de l’incitation à la révolte contre les autorités ».

Il s’agit notamment de Marc Ona Essangui, coordonnateur au Gabon de la coalition « Publiez ce que vous payez » (PCQVP), qui milite pour une gestion transparente des revenus pétroliers et qui est considéré comme le porte-parole de la société civile gabonaise; Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) et Grégory Ngwa Mintsa qui a souscrit une plainte d’organisations françaises visant les présidents du Gabon, du Congo Brazaville et de la Guinée équatoriale.

Gaston Asséko, journaliste de la radio catholique privée Sainte-Marie et le gendarme Jean Pouaty ont également été écroués. Seul le journaliste Dieudonné Koungou, du bimensuel privé Tendance Gabon, a été laissé en liberté provisoire.

La France a rappelé jeudi son attachement au « respect du droit », en particulier celui de la défense. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Dupin, a notamment déclaré à la presse : « Nous continuons de suivre attentivement la situation. Sans porter de jugement sur la procédure judiciaire, je rappelle l’importance que la France attache au respect du droit, de la justice et des libertés partout dans le monde ».