par RFI
Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 00:27 TU
L'avocat français, Maître Thierry Lévy, s'apprêtait à s'envoler pour le Gabon ce jeudi matin. Il devait se rendre à Libreville pour assurer la défense de cinq journalistes et responsables d'organisations civiles qui ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir rédigé ou soutenu une lettre ouverte au président Bongo sur sa gestion financière du pays depuis 40 ans. Mais au moment où Maître Lévy devait monter dans l'avion, à l'aéroport de Roissy, il en a été empêché...
Avocat
« La police de l'air est venue me notifier une décision de l'ambassade du Gabon en France d'annulation de mon visa. Selon l'ambassade mon voyage était impossible pour des raisons de sécurité. »
Selon le ministre gabonais de l’Intérieur André Mba Obame, le consulat du Gabon à Paris, en délivrant rapidement le visa à l’avocat français, n’aurait pas pris en compte toutes les informations « qui lui interdisaient l’accès au territoire national ». Pour André Mba Obame, l’annulation du visa « est un droit légitime ».
Ministre gabonais de l'Intérieur « C'est notre droit légitime et nous n'en avons pas à en justifier à la télé, à la radio et cela arrive dans tous les pays du monde. » André Mba Obame
Les trois responsables d’ONG gabonaises, interpellés fin décembre à Libreville, ont été placés sous mandat de dépôt mercredi, après avoir été accusés de « détention d’un document en vue de sa diffusion dans un but de propagande » et de « propagande orale et écrite en vue de l’incitation à la révolte contre les autorités ».
Gaston Asséko, journaliste de la radio catholique privée Sainte-Marie et le gendarme Jean Pouaty ont également été écroués. Seul le journaliste Dieudonné Koungou, du bimensuel privé Tendance Gabon, a été laissé en liberté provisoire.
La France a rappelé jeudi son attachement au « respect du droit », en particulier celui de la défense. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Dupin, a notamment déclaré à la presse : « Nous continuons de suivre attentivement la situation. Sans porter de jugement sur la procédure judiciaire, je rappelle l’importance que la France attache au respect du droit, de la justice et des libertés partout dans le monde ».
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