Article publié le 08/01/2009 Dernière mise à jour le 09/01/2009 à 03:30 TU
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak (G), le Premier ministre israélien Ehud Olmert (C) et la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni (D).
(Photo : Knesset/Reuters - montage RFI)
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Ils ne se sont jamais vraiment appréciés. Ils se sont souvent opposés frontalement et une nouvelle fois, les trois personnalités les plus importantes du gouvernement israélien, à savoir le Premier ministre, la ministre des Affaires etrangères et le ministre de la Défense, ne sont pas sur la même ligne. Et cette fois, le désaccord porte sur les moyens de sortir de cette guerre.
D'après le quotidien Haaretz, Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères propose de mettre immédiatement un terme aux combats tout en permettant à l'armée de répliquer durement à la moindre attaque ou tir de roquettes kassam.
Mais toujours selon le quotidien, le Premier ministre Ehud Olmert, lui, veut poursuivre les opérations militaires jusqu’à ce que l’Etat hébreu puisse imposer ses propres conditions pour un cessez-le-feu. Ehud Olmert et d’autres ministres seraient même favorables à une poursuite des opérations jusqu’à ce que le régime du Hamas tombe. Un objectif que ne partage visiblement pas le ministre de la Défense, Ehud Barak.
Le quotidien Maariv fait part de ses réticences. Ehud Barak sait que son armée paiera un prix élevé si ordre lui est donné de progresser davantage dans les zones urbaines de Gaza. Du coup, faute de consensus, le cabinet de sécurité israélien s’est contenté, hier soir, de menacer d’élargir ses opérations à Gaza tout en donnant une chance au processus politique aux négociations.
Emissaire du gouvernement israélien au Caire
Amos Guilad, le conseiller politique du ministre israélien de la Défense, est parti au Caire, pour discuter de la proposition franco-égyptienne de cessez-le-feu. Le président égyptien, Hosni Moubarak, a également, d’après le quotidien londonien Al-Hayat, invité le Premier ministre israélien à venir négocier en personne, alors pour l’instant on ne sait pas s’il va s’y rendre. Mais ce que l’on sait, c’est que ce qui intéresse les Israéliens dans cette proposition, ce sont les clauses et les dispositions qui permettront, en fait, de verrouiller la frontière égyptienne pour empêcher tout nouvel approvisionnement en armes du Hamas.
Par contre, les dirigeants israéliens rejettent la partie du document qui impliquerait de négocier avec le Hamas. Ce que l’on sait aussi de ces discussions, c'est que faute de progrès, le cabinet de sécurité israélien sera bien obligé, alors, de décider vraiment cette fois du déclenchement d’une nouvelle phase dans leur opération militaire.