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Crise du gaz

Rencontre Poutine / Timochenko ce samedi à Moscou

par  RFI

Article publié le 17/01/2009 Dernière mise à jour le 18/01/2009 à 10:20 TU

La Chancelière allemande Angela Merkel (D) et le  Premier ministre russe Vladimir Poutine(G), tenant une conférence de presse le 16 Janvier 2009 à Berlin.( Photo : Michael Kappeler / AFP )

La Chancelière allemande Angela Merkel (D) et le Premier ministre russe Vladimir Poutine(G), tenant une conférence de presse le 16 Janvier 2009 à Berlin.
( Photo : Michael Kappeler / AFP )

Ce seront les négociations de la « dernière et de la meilleure chance » selon la Commission européenne. Les Premiers ministres russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko, se rencontrent ce samedi à Moscou. L'Europe espère que les deux protagonistes du bras de fer gazier engagé depuis début janvier parviendront à se mettre d'accord pour reprendre le transit du gaz russe vers l'Europe à travers l'Ukraine. Pour cela, Russes et Ukrainiens vont devoir s'entendre sur le prix que l'Ukraine paiera son gaz à la Russie cette année. Avant ces négociations décisives, l'Ukraine semble avoir repris la main face au géant russe Gazprom.

Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard

On a eu beau les dépeindre comme d’égoïstes voleurs de gaz, les Ukrainiens arriveront bel et bien en position de force ce samedi à la table des négociations. Certains signes ne trompent pas. Il y a d’abord eu la timide, mais réelle prise de position des observateurs européens postés sur les gazoducs ukrainiens. Du bout des lèvres, ils ont accrédité jeudi la thèse de Kiev selon laquelle le gaz fourni par Gazprom depuis mardi n’était pas exportable vers l’Europe.

Ce vendredi, l’initiative est venue du président ukrainien, Victor Iouchtchenko. En improvisant un mini-sommet énergétique hier, à Kiev, même s’il n’a pas fait le plein, il a coupé l’herbe sous le pied de son homologue Medvedev qui pensait attirer les Européens pour un tel sommet à Moscou.

Enfin, Kiev a su redorer son blason en volant au secours de la Moldavie et bientôt peut-être de la Slovaquie. L’Ukraine a accepté de puiser dans ses réserves pour fournir du gaz en urgence à ses deux voisins, et pallier ainsi aux graves pénuries qui frappent ces pays.

L’Ukraine a donc su faire jouer à plein ses deux atouts : sa position incontournable de pays de transit, mais aussi ses immenses réserves de gaz. Ces deux arguments pèsent très lourd dans le nouveau bras de fer engagé avec la partie russe qui a été ces dernières heures la cible d’intenses pressions européennes.

Comment échapper au tête-à-tête

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Le Kremlin veut sortir du tête-à-tête avec l'Ukraine, il a donc invité tous les Européens au sommet de Moscou, et il espère, avec eux, trouver trouver une solution au conflit. Le président russe répète sur tous les tons que cette crise n'est pas un problème russo-ukrainien, qu'au fil des jours, c'est devenu un véritable conflit international.

 

Mais Dimitri Medevedev n'a pas un grand succès auprès des Européens : presque personne n'a répondu à son invitation.

De son côté, le Premeir ministre Vladimir Poutine semble mieux maîtriser la situation. Il dépense toute son energie depuis quelques jours à mettre sur pied un consortium international avec les grands noms européens de l'énergie : ce groupement, avec le français Gaz de France, l'italien Eni et l'Allemand Eon, serait chargé d'acheter le gaz technique dont l'Ukraine a besoin pour faire fonctionner ses gazoducs et ses stations de compression. Ce gaz, ni Moscou, ni Kiev ne veulent le payer, et ce blocage empêche toute remise en marche du système et toute relance des livraisons.

 

Mais au bout du compte, tout va dépendre d'un éventuel accord entre les deux principaux protagonistes : la Russie et l'Ukraine. Dimitri Medvedev, au Kremlin avec ses quelques rares invités, n'a pas les bonnes cartes en main. Au même moment, Vladimir Poutine, lui, reçoit le chef du gouvernement ukrainien, Ioulia Timochenko, et eux deux ont vraiment les moyens de dénouer la crise.

Vladimir Poutine accuse l’UE de soutenir l’Ukraine

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Le Premier ministre russe a soufflé vendredi le chaud et le froid sur l'Ukraine à Berlin, lors d'une visite dominée par la crise du gaz.

Vladimir Poutine et Angela Merkel ont évoqué des signaux positifs permettant d’espérer une fin prochaine de la crise actuelle. Certes le Premier ministre russe a répété en présence de la chancelière allemande ses critiques contre l’Ukraine parlant de vol. Mais celui qu’un quotidien allemand a baptisé « Gaspoutine » a également eu des propos plus conciliants avant sa rencontre avec Angela Merkel, en déclarant : « Nous devons réfléchir ensemble à la meilleure façon d’aider nos amis ukrainiens. Nous ne devrions pas chercher à savoir qui a tort et qui a raison ».

Ces déclarations plus nuancées ont sans doute satisfait la chancelière Merkel qui avait critiqué jeudi la Russie estimant que la crédibilité de Moscou comme fournisseur de gaz était en cause.

Avant cette rencontre, Vladimir Poutine avait eu des entretiens avec les responsables de différents groupes énergétiques européens. On apprenait peu de temps après depuis Moscou que les entreprises concernées s’étaient mises d’accord pour former un consortium qui doit contribuer à solutionner la crise actuelle.