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France

Invectives et algarade à l'Assemblée nationale

par  RFI

Article publié le 21/01/2009 Dernière mise à jour le 21/01/2009 à 17:38 TU

Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale le 19 janvier 2009, au premier plan François Hollande (g) et Jean-Marc Ayrault (d).(Photo : Pierre Verdy/AFP)

Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale le 19 janvier 2009, au premier plan François Hollande (g) et Jean-Marc Ayrault (d).
(Photo : Pierre Verdy/AFP)

Belle pagaille mardi soir à l'Assemblée nationale : plusieurs dizaines de députés socialistes ont manifesté bruyamment leur désaccord avec la réforme du Parlement, notamment avec l'article 13 qui prévoit une limitation du droit d'amendement. Le leader des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a demandé au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, « d'oublier qu'il est un président UMP » pour devenir « le président de tous les députés », après les vifs incidents de la nuit.

Un extraordinaire chahut a agité l'hémicycle, ce mardi, malgré l'heure avancée. C'était un peu avant minuit. L'ensemble des députés socialistes, vent debout, scandant « démocratie démocratie », puis descendant au pied du perchoir, où se trouve le président de l'Assemblée nationale, pour chanter en choeur, la Marseillaise, l'hymne national français. Après quoi, tous ont quitté l'hémicycle et cet après-midi ils boycotteront la séance de questions au gouvernement.

Dans les couloirs, les invectives ont continué : « Vous vous êtes foutu de notre gueule », a lancé Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS, à l'adresse du gouvernement. Le président de l'Assemblée nationale, qui a donné ce mercredi une conférence de presse, a dénoncé de son côté « un coup de force » des socialistes.

C'est vrai, les socialistes l'avaient promis, ce combat-là autour de la réforme du Parlement, serait, disaient-ils, « la mère de toutes les batailles ».

En cause, en particulier, cet article 13 qui veut limiter le temps consacré aux débats, à la discussion parlementaire. Une atteinte à la démocratie selon l'opposition. Une manière de limiter l'obstruction parlementaire, répond la majorité. Les socialistes s'en sont fait une spécialité ces dernières semaines, en déposant des milliers d'amendements, notamment sur le travail du dimanche. L'examen de cette loi a d'ailleurs dû être reporté.

Crise à l'Assemblée nationale

« Cette fois-ci, les socialistes passent à la vitesse supérieure dans la guerre parlementaire. L’interruption de la discussion générale sur l’article le plus controversé de la réforme de la procédure législative a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »

21/01/2009 par Valérie Gas


Une dramaturgie de crise

Bernard Accoyer fait une concession alors que Jean-François Copé, le président du groupe UMP laissait entendre, ce matin encore, qu'il n'y en aurait plus. Il faut dire que le président de l'Assemblée nationale ne veut pas passer dans l'histoire avec un grand H, pour celui qui a rogné les droits de l'opposition. Sur ce point il reste constant, même si la proposition n'est pas de nature à calmer les élus de gauche.

 

C'est en effet parce qu'ils jugent que le projet de réforme du Parlement est un mauvais coup porté à la démocratie que les députés socialistes ont provoqué cet incident. Pour eux, la limitation de la durée des débats parlementaires et du droit d'amendement n'ont d'autre but que de les baillonner. « C'est la mère des batailles » disent-ils, celle qui consiste à défendre les prérogatives les plus essentielles de l'oppositon : à savoir tout simplement le droit de s'opposer.

 

Alors cette façon d'interrompre le débat traduit, bien évidemment, les tensions accumulées depuis de longs mois. La crise fait ressentir ses effets et le gouvernement ne veut pas ralentir le rythme des réformes, au contraire. Aussi les socialistes ont-ils choisi d'installer une dramaturgie qui ne peut qu'attirer l'attention et provoquer des réactions.

RFI

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