Article publié le 22/01/2009 Dernière mise à jour le 22/01/2009 à 22:50 TU
Alors que les discussions diplomatiques reprennent depuis le cessez-le-feu, le business des tunnels repart de plus belle.
(Photo: Reuters)
Avec notre envoyée spéciale à Gaza, Catherine Monnet
Une gerbe d’eau à quelques centaines de mètres d’une embarcation de pêcheurs confirme que ce ne sont pas seulement des tirs assourdissants. Une vedette israélienne a de nouveau empêché, ce jeudi matin, les pêcheurs palestiniens de prendre la mer.
Les tirs de la marine israélienne continuent chaque jour, malgré le cessez-le-feu. L’armée explique ouvrir le feu dès que les embarcations palestiniennes dépassent une certaine limite qu’elle a unilatéralement fixée.
Les tirs ce matin ont atteint le camp de Chati et fait cinq blessés : deux femmes, deux enfants et un vieillard. Ce nouvel incident survient au moment où les services médicaux palestiniens viennent de donner un nouveau bilan des victimes. L’offensive israélienne a fait 1 330 morts, dont 437 enfants de moins de seize ans, 110 femmes et 123 personnes âgées. 5 450 personnes ont également été blessées.
La rivalité Fatah/Hamas
Un haut responsable palestinien a affirmé ce jeudi à Ramallah que l'Autorité palestinienne ne permettrait pas au Hamas de créer une « entité séparatiste » dans la bande de Gaza, dans la foulée de l'offensive israélienne dans ce territoire.
Yasser Abed Rabbo, un proche collaborateur de Mahmoud Abbas, affirme que le complot pour séparer Gaza de la Cisjordanie ne passera pas. Il dénonce par ailleurs les exactions commises par le Hamas contre les militants du Fatah durant l'offensive israélienne. Selon Abed Rabbo, les hommes du Hamas ont réprimé les cadres du Fatah détenus dans des hôpitaux, mosquées et universités depuis la destruction des prisons par les bombardements israéliens.
Yasser Abed Rabbo s'en est pris violemment à Khaled Mechaal, le chef politique du Hamas en exil à Damas. Il l'accuse « d'exploiter le sang de Gaza pour couvrir son projet séparatiste ». Enfin, le Fatah a diffusé une liste de plus de cent militants tués, torturés ou blessés aux jambes.
Ces déclarations ne vont pas faciliter le dialogue avec le Hamas, même si les ministres de l'Autorité palestinienne ont remis leur mandat à la disposition du président Abbas pour qu'il puisse, le cas échéant, nommer un gouvernement d'union nationale, comme il l'a proposé au Hamas.