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Russie/UE

Passe d'armes sur la question des droits de l'homme

Article publié le 06/02/2009 Dernière mise à jour le 07/02/2009 à 16:59 TU

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (g) et le Premier ministre russe Vladimir Poutine à Moscou, le 6 février 2009.(Photo : Reuters)

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (g) et le Premier ministre russe Vladimir Poutine à Moscou, le 6 février 2009.
(Photo : Reuters)

Rencontre au sommet Union européenne-Russie ce vendredi à Moscou. Les relations restent tendues après deux crises majeures en quelques mois : la guerre en Géorgie et la coupure des approvisionnements en gaz. Au bilan de cette journée, pas d'avancée sur le fond, mais une vraie passe d'armes sur la question des droits de l'homme.

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Vladimir Poutine n'aime pas qu'on lui fasse la leçon. Il ne supporte plus la moindre critique. Il en a complètement perdu l'habitude, puisqu'en Russie, le terrain est maintenant déminé : plus personne, (aucun journaliste, aucun homme politique), ne peut s'adresser à l'actuel Premier ministre et ancien président en lui faisant une remarque qui ne serait pas favorable.

Vladimir Poutine, donc, n'a pas supporté que le président de la Commission européenne fasse part de son inquiétude après les meurtres de journalistes et de militants des droits de l'homme en Russie. Le Premier ministre russe lui a répondu séchement que « l'Europe devait elle aussi régler ses problèmes de droits de l'homme et que la Russie était prête à l'y aider...». Est-ce de la provocation ? Non. Simplement, Valdimir Poutine ne supporte plus la critique.

Quand la journaliste Anna Politkovskaia est morte assassinée, en 2006, il a dit que « c'était une personne sans importance ». Depuis, plusieurs militants de l'opposition ont été battus à mort ou tués par balle. Cet hiver, un journaliste de la banlieue de Moscou a été tellement roué de coups qu'il a dû être amputé d'une jambe et d'un bras. Cette semaine, un autre journaliste a été violemment frappé : il est encore hospitalisé et puis, le mois dernier, un avocat et une journaliste ont été tués par balles, en plein centre de Moscou, à cinq cents mètres du Kremlin.

Les droits de l'homme en Russie: inquiétude de l'UE

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso était avant tout venu à Moscou pour discuter sécurité énergétique, après la crise gazière qui a secoué l'Europe début janvier.

Mais cela ne l'a pas empêché de faire part de son inquiétude quant à la situation des droits de l'homme en Russie, après les récents meutres de journalistes et de défenseurs des libertés publiques. Une allusion à l'assassinat mi-janvier d'un avocat spécialiste de la Tchétchénie, abattu en pleine rue.

La réponse du Premier ministre russe Vladimir Poutine ne s'est pas fait attendre. Les Européens doivent d'abord se pencher sur la violation des droits de l'homme existant chez eux. « Acceptez que je vous renvoie la balle de la part du gouvernement de la Fédération de Russie », a-t-il lancé.

Les deux hommes ont tout de même pu évoquer le dossier sensible du gaz.Vladimir Poutine a demandé à l'Union européenne de laisser ses observateurs en Ukraine jusqu'à la fin du mois de mars.

L'accord signé sur le gaz entre Kiev et Moscou reste en effet très fragile. Les deux pays continuent de se rejeter mutuellement la responsabilité du conflit gazier.

La Commission européenne a tenu à rappeler que la Russie restait le plus important partenaire énergétique de l'UE, alors même que plusieurs Etats membres souhaitent développer le projet de gazoduc Nabucco, qui permettra d'acheminer du gaz en évitant la Russie.

                                                                                      RFI

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