Israël

Suspense sur le nom du prochain Premier ministre

Article publié le 11/02/2009 Dernière mise à jour le 11/02/2009 à 14:16 TU

D’après les résultats officiels des élections législatives, le parti Kadima (centre-droit) de Tzipi Livni a un siège d’avance sur le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu. Comme attendue, lsraël Beitenou d'Avigdor Lieberman devient la troisième force politique du pays. Le grand perdant du scrutin est le Parti travailliste emmené par le ministre de la Défense, Ehud Barak.

Les résultats des élections législatives israéliennes sont très serrés : le parti Kadima de Tzipi Livni (à gauche) devance d'un siège le Likoud de Benjamin Netanyahu.
(Photos : Reuters)

Qui de Tzipi Livni ou de Benyamin Netanyahu tentera de former le prochain gouvernement ? Les électeurs israéliens n'ont pas voulu trancher. Tout juste auront-ils accordé à la ministre des Affaires étrangères la satisfaction de devancer avec son parti Kadima, et contre toute attente, d'un seul siège le Likoud emmené par Benjamin Netanyahu.

Mais l'ancien Premier ministre Netanyahu affirme disposer d'ores et déjà d'une majorité grâce au parti religieux Shas et surtout à la percée de la formation ultranationaliste Israël Beitenou. Son chef de file, Avigdor Lieberman, semble tenté par cette alliance de droite à condition qu'elle s'engage à chasser le Hamas du pouvoir à Gaza.

Dilemme

Ce scrutin aura surtout été marqué par la déroute du Parti travailliste. Avec 13 députés, il subit sous la conduite du ministre de la Défense Ehud Barak la plus cinglante défaite de son histoire. Au point que des voix au sein de la formation travailliste exigent une cure d'opposition pour reconstruire le parti. Mais Ehud Barak pourrait se laisser tenter par l'appel lancé par Benjamin Netanyahu à une vaste coalition incluant le Parti travailliste.

L'avenir politique d'Israël est donc loin de s'être éclairci lors de ce scrutin législatif et il faudra sans doute plusieurs semaines pour qu'un successeur à Ehud Olmert soit nommé.

Déception, côté palestinien

Avec notre correspondant à Ramallah, Karim Lebhour Le négociateur palestinien, Saeb Erekat, tablait dès hier soir sur une victoire de Benjamin Netanyahu estimant que le vote israélien vient paralyser le processus de paix. Le président palestinien Mahmoud Abbas, avant le scrutin, avait fait savoir qu’il coopérerait avec tout gouvernement israélien élu, mais il est probable que l’arrivée de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre mette fin aux négociations bilatérales entre Palestiniens et Israéliens. Des négociations qui, de toute façon, n’avaient donné aucun résultat.  La stratégie islamiste renforcée C’est donc un scrutin qui affaiblit encore un peu plus Mahmoud Abbas, qui avait fait le choix de ces négociations. De son côté, le Hamas, dans la bande de Gaza, estime lui que « les Israéliens ont fait le choix de dirigeants extrémistes », ce sont les mots utilisés. C’est donc une poussée de la droite en Israël qui renforce la stratégie islamiste de refuser de négocier avec l’Etat hébreu. Et du côté de l’Autorité palestinienne, on compte nettement sur Barack Obama pour tempérer la victoire de la droite en Israël.