Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 17:39 TU
Tous les observateurs le reconnaissent, ce gouvernement est bancal et penche ostensiblement en faveur de Robert Mugabe. La ZANU-PF conserve en effet les ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Agriculture. Même sur le ministère de l'Intérieur, le chef de l'Etat a obtenu que celui-ci soit cogéré par sa formation et celle du Premier ministre.
Le seul portefeuille-clé qui revient à un cadre du MDC, le secrétaire général Tendai Biti, est, en fait, le ministère de l'Economie. C'est à lui que reviendra la tâche herculéenne d'assainir les finances d'un pays en ruine et de mobiliser des bailleurs de fonds encore circonspects. Si tel n'est pas le cas, nul doute que la ZANU-PF fera porter la responsabilité de l'échec au MDC.
Cohabitation à haut risque
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi Morgan Tsvangirai a accepté cette cohabitation à haut risque. Selon plusieurs sources, l'ex-opposant n'avait pas d'autre alternative que de tenter l'aventure. S'il n'a pas la main sur l'appareil sécuritaire, il aura désormais un œil sur la police à travers le nouveau conseil national de sécurité. Cela pourrait lui permettre de mettre un terme à la répression contre ses militants.
Entrer dans les institutions, c'est aussi pour lui une manière de préparer l'avenir. D'éternel opposant Morgan Tsvangirai se positionne, de facto, comme le meilleur candidat pour succéder à l'octogénaire Robert Mugabe.
Sur le même sujet