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Zimbabwe

Roy Bennett n'est plus un traître mais un terroriste

Article publié le 15/02/2009 Dernière mise à jour le 15/02/2009 à 15:07 TU

Rebondissement au Zimbabwe dans l'affaire Roy Bennett. Cet ex-fermier nommé par l'opposition, vice-ministre de l'Agriculture du nouveau gouvernement d'union, a été arrêté vendredi pour trahison et tentative de complot présumé contre Robert Mugabe. Les charges qui pèsent sur le vice-ministre ont été allégées mais Roy Bennett n'est pas pour autant sorti d'affaire. 

Roy Bennett nommé vice-ministre de l'Agriculture.(Photo: Reuters)

Roy Bennett nommé vice-ministre de l'Agriculture.
(Photo: Reuters)

Avec notre correspondante en Afrique du Sud, Sophie Ribstein

La police a donc décidé ce dimanche de requalifier les accusations à l’encontre de Roy Bennett. Après avoir été inculpé pour trahison, il est maintenant maintenu en détention, pour préparation d’actes de terrorisme et de sabotage.

En terme de droit zimbabwéen, ses charges sont moins lourdes que pour la précédente inculpation. Il risquerait maintenant une dizaine d’années d’emprisonnement alors qu’avant il était passible de la peine de mort. La police a sans doute réalisé que l’accusation de trahison ne tenait pas debout. « Le dossier était vide », c’est ce qu’a souligné l’avocat de Roy Bennett.

Trust Emanda

Avocat de Roy Bennett

« Ils ont changé l’accusation parce qu’ils ont vu qu’ils n’avaient pas de preuve. Ils n’ont rien pour prouver l’accusation de trahison, ils ont donc décidé de requalifier les faits avec une accusation moins grave, celle de tentative d’insurrection, banditisme et sabotage. »

15/02/2009 par Marie-Pierre Olphand

En allégeant, les accusations, le régime de Mugabe veut aussi certainement calmer les tensions avec le MDC de Morgan Tsvangirai. Roy Bennett, le vice-ministre désigné de l’Agriculture avait été arrêté vendredi, à peine une heure avant la prestation de serment des ministres. Dès l’entrée en fonction du gouvernement de l’union, l’aile dure de la Zanu-PF montrait ainsi qu’elle n’est pas prête à partager le pouvoir avec ses ex-opposants.

Certains proches de Tsvangirai soutiennent que jamais ils n’auraient dû accepter d'entrer au gouvernement. Mais le nouveau Premier ministre espère maintenant avoir une marge de manœuvre plus importante, pour faire cesser la répression de ses partisans.

Dans une note publiée ce samedi, le MDC s’est déclaré confiant pour les suites de l’affaire Roy Bennett. Il doit comparaître lundi devant le tribunal de Mutare, pour répondre de ces nouvelles accusations.

En abandonnant les charges les plus graves, le camp du président Mugabe tente de calmer le jeu avec son Premier ministre et chef de file de l'opposition Morgan Tsvangirai tout en sauvant la face.