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Guinée Equatoriale

Banditisme ou tentative de coup d'Etat ?

Article publié le 17/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 10:44 TU

Portrait du Président Obiang Nguema dans une rue de Malabo en Guinée équatoriale, le 10 jullet 2008.(Photo: AFP)

Portrait du Président Obiang Nguema dans une rue de Malabo en Guinée équatoriale, le 10 jullet 2008.
(Photo: AFP)

Malabo a été réveillée dans la nuit de lundi à mardi par des tirs. Selon les autorités, ce sont des rebelles du delta du Niger qui ont mené une attaque sur la capitale équato-guinéenne. L'assaut a été repoussé après environ trois heures de combat et les hélicoptères de l'armée sont entrés en action. L'attaque a causé plusieurs morts. Au moins un soldat a été tué ainsi qu'un assaillant. Par ailleurs, l'un des navires des assaillants aurait été détruit avant d'accoster provoquant le naufrage de ses passagers. Le calme est revenu à Malabo mardi matin mais des questions demeurent sur cette attaque.

Pour les autorités équato-guinéennes, il ne s'agissait pas d'une tentative de coup d'Etat mais d'un acte de sabotage des rebelles du delta du Niger. Pour du banditisme, l'action était d'envergure puisque, selon le porte-parole du gouvernement, les assaillants projetaient de prendre et de détruire le palais présidentiel.

Pourquoi attaquer un édifice public aussi symbolique lorsque les motivations sont financières ? Sur ce point, la réponse de Malabo est pour le moins surprenante. D'après le ministre Jeronimo Ocha Ekoro, les rebelles du delta du Niger ont peut-être voulu profiter de l'absence du chef de l'Etat pour prendre en otage du personnel de la présidence et demander une rançon.

Par ailleurs, les autorités n'étaient pas en mesure mardi de donner l'identité exacte des hommes qui ont lancé cette attaque nocturne. Pour seul indice, le porte-parole du gouvernement affirme que des billets nigérians ont été retrouvés sur le cadavre récupéré par l'armée devant le palais présidentiel. Une douzaine de prisonniers étaient  interrogés mardi par la police mais le MEND, le plus puissant des groupes rebelles opérant dans la région, a déjà démenti tout lien avec ce débarquement raté à Malabo.

La Guinée équatoriale attire toutes les convoitises

Petit pays d'à peine plus de 500 000 habitants, seul pays hispanophone d'Afrique, la Guinée équatoriale attire toutes les convoitises depuis la découverte de pétrole dans les années 90 mais reste un pays fermé à toute opposition, dirigé depuis trente ans par un seul homme, le président Teodoro Obiang Nguema.

Ce dernier est arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d'Etat. Et depuis 30 ans, il n'a cessé d'être lui-même l'objet de déstabilisation. Dans ce petit pays baptisé « Koweït de l'Afrique » depuis le boom pétrolier des années 90, la corruption est réputée être l'une des plus élevée du continent, et l'opposition politique peine à exister.

La première tentative de putsch date de 1983. Les complots et les insurrections s'enchaînent en 1986, 1994 et 1998. En 2002, 60 personnes sont condamnées pour tentative de coup d'Etat.

En 2004, pour la même accusation, ils sont plus de 70 à être arrêtés au Zimbabwe et en Guinée équatoriale. Le cerveau présumé, le britannique Simon Mann, est condamné à 34 ans de prison. Mais selon les autorités, le véritable instigateur est l'opposant en exil Severo Moto.

En Guinée équatoriale, les complots ne sont pas que politiques. Il y a un mois, le couple présidentiel a été la cible de deux de ses employés qui lui ont dérobé l'équivalent de 6 millions d'euros en argent et en bijoux. Preuve du train de vie d'un président qui s'est autoproclamé capitaine-général en 2007, le plus haut grade de l'armée, en Guinée équatoriale.