par RFI
Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 14:59 TU
Le Centre d'identification et d'expulsion des clandestins de l'île de Lampedusa en partie ravagé par un incendie, le 17 février 2009.
(Photo : Reuters)
C'est un geste de désespoir. Entassés dans le centre de rétention de Lampedusa depuis des semaines - avec comme seule perspective d'être expulsés vers leurs pays d'origine - ils ont mis le feu à leurs matelas pour protester contre l'annonce d'un rapatriement imminent de 107 clandestins tunisiens.
Les flammes ont ravagé une partie du centre, les affrontements entre les clandestins et les forces de l'ordre ont fait une cinquantaine de blessés.
« Parfois jusqu'à 1 800 personnes étaient enfermés dans ce centre qui ne peut en accueillir que 800. »
Au moment de l'incendie, 863 immigrés se trouvaient dans ce centre – quelques-uns ont tenté de s'enfuir en enfonçant un portail - mais les policiers les ont repoussés.
Les autorités savaient que l'ambiance était devenue explosive. Même les travailleurs humanitaires ne franchissent plus les barrières de ce qu'ils appellent « la cage aux fauves ». Les clandestins témoignent des conditions de détention inhumaines.
Au début du mois, une dizaine de tunisiens avaient ingurgités des lames de rasoirs, un autre avait tenté de se pendre. Ces tentatives de suicide font suite à la décision du gouvernement italien de transformer le Centre de premier accueil en « Centre d'identification et d'expulsion », ce qui permet de détenir les immigrés jusqu'à ce qu'ils soient expulsés, directement depuis Lampedusa.
« Ce n'était absolument pas une surprise ; il y avait plus d'un millier de Tunisiens enfermés dans ce centre dans des conditions inhumaines. »
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir Ce sont des Tunisiens en grève de la faim qui, après avoir tenté en vain de s’échapper du centre d’'identification et d’expulsion de Lampedusa, ont commencé à y mettre le feu. C’est ce qui explique les affrontements sur place qui ont fait vingt-quatre blessés, dont vingt- deux parmi les forces de l’ordre. Pour la représentante en Italie du Commissariat des Nations unies aux réfugiés, Laura Boldrini, le ministre de l’intérieur, Roberto Maroni, serait « le responsable numéro un d’une telle situation » car, dit-elle, « il n’a jamais pris en compte le climat de tension qui est à l’origine de gestes désespérés ». De son côté, le député Européen membre du Parti Démocrate, Sandro Gozzi, dénonce l’urgence humanitaire à Lampedusa, et demande à Roberto Maroni d’intervenir immédiatement. Il souligne que c’est tout une île et ses habitants qui se retrouvent pris en otage. |
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