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Italie / Immigration

Lampedusa : évasion massive du centre de rétention

Article publié le 24/01/2009 Dernière mise à jour le 24/01/2009 à 14:45 TU

Des centaines d'immigrés clandestins se sont enfuis samedi du centre de rétention de l'île italienne de Lampedusa (sud), pour dénoncer leurs conditions de détention et protester contre l'accélération des procédures d'expulsion décidée par le gouvernement Berlusconi. Plus nombreux que les policiers déployés dans l'île, ils ont formé un cortège de protestation après avoir forcé les grilles du centre et se sont rassemblés devant la mairie.

Le maire de Lampedusa, Bernardino de Rubeis s'adresse aux clandestins qui manifestent, le 24 janvier 2009. (Photo : AFP)

Le maire de Lampedusa, Bernardino de Rubeis s'adresse aux clandestins qui manifestent, le 24 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Dans la matinée, la police laissait les clandestins manifester sans intervenir en raison du fait, selon un porte-parole du ministère italien de l’Intérieur, que « l’obligation de permanence dans les centres de premier accueil n’est pas prévue ». Autant dire que c’est une nouvelle surprenante pour les journalistes en Italie.

Plus de mille clandestins, sur les mille trois cents qui sont hébergés dans le centre de Lampedusa depuis ces derniers jours, ont rejoint la place de la mairie en scandant ce slogan : « Liberté, aidez-nous ! ».

La situation demeure très tendue

Concrètement, ce qu’ils demandent, c’est d’être transférés vers le centre d’accueil de Brindisi, dans les Pouilles, parce qu’ils disent être maltraités dans celui de Lampedusa, mais aussi de pouvoir rejoindre les membres de leurs familles dont beaucoup sont en France, en Allemagne ou encore dans le nord de l’Italie.

Ils protestent aussi contre la décision du ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, de construire un nouveau centre d’identification et d’expulsion à Lampedusa même (où se situe un aéroport) afin d’expulser directement de cette île les clandestins qui ne peuvent obtenir le statut de réfugié.

Sur ce point, leur protestation est soutenue par les six mille habitants de Lampedusa qui vivent essentiellement du tourisme et de la pêche. Pour toutes ces raisons, la situation demeure très tendue sur cette île de 20 km².