Article publié le 22/02/2009 Dernière mise à jour le 22/02/2009 à 10:19 TU
Des centaines de Guadeloupéens anonymes et des célébrités politiques ont défilé devant le cercueil du syndicaliste Jacques Bino, le 21 février 2009.
(Photo : AFP)
Avec notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Mathieu Baratier
Toute la journée de samedi, le cercueil de Jacques Bino est resté ouvert dans le hall d’entrée de la Mutualité de Pointe-à-Pitre, le quartier général des grévistes. Devant le bâtiment, il s’est formé une longue file de personnes venues lui rendre un dernier hommage, des amis, des collègues ou des anonymes qui, chacun leur tour, se penchent sur le visage du mort, font un signe de croix ou un geste en direction de la famille.
Sur le livre des condoléances se succèdent des messages contre la violence et les slogans militants appelant à continuer le combat car Jacques Bino, employé dans un centre des impôts, était très engagé dans la lutte syndicale. Le drapeau de la CGT a été d’ailleurs accroché à son cercueil.
Pour l’instant, l’enquête de police n’a toujours pas permis de retrouver l’auteur du coup de feu qui lui a coûté la vie. C’était en pleine nuit, près d’un barrage établi dans un quartier populaire de Pointe-à-Pitre. Les hommages publics avant les funérailles sont une tradition aux Antilles. Ce qui l’est moins, c’est l’affluence exceptionnelle à cette cérémonie. Elle offre aux grévistes l’occasion de communier et d’ailleurs dimanche, les obsèques de Jacques Bino pourraient rassembler jusqu’à 10 000 personnes.