par RFI
Article publié le 24/02/2009 Dernière mise à jour le 24/02/2009 à 17:32 TU
Les débats de fond du procès Duch sont fixés au 30 mars. Ainsi en a décidé le tribunal cambodgien parrainé par les Nations unies qui souhaite aller vite. Cinq anciens responsables khmers rouges sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les accusés sont très âgés, parfois de santé fragile ce qui entraîne certains débordements, comme ce mardi, à l’occasion d’une audience d’appel. L’ancienne « Première Dame » du régime de Pol Pot a promis « l’enfer » à ses juges.
Ieng Thirith, l’ex-ministre des Affaires sociales sous le régime khmer rouge, lors de son avant-procès devant les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, à Phnom Penh, le 24 février 2009.
(photo : Reuters)
A 76 ans, Ieng Thirith se dit « trop faible » pour s’exprimer à la barre, mais ne mâche pas ses mots. Des mots empreints de colère et adressés tour à tour en khmer puis en anglais : « Ne m’accusez pas d’être une meurtrière a lancé l’ancienne ministre de l’Action sociale sous le régime de Pol Pot. Sinon… sinon, vous serez maudits à jamais et vous irez en enfer ! ».
L’invective était adressée aux deux co-procureurs des chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Les magistrats chargés de l’action publique ont rejeté la demande de remise en liberté immédiate présentée par la défense. L’accusée s’est alors emportée, reconnaissant en partie avoir été au courant des crimes perpétrés du temps des Khmers rouges et notamment dans le centre de torture S-21 de Phnom Penh.
Pour le reste, Ieng Thirith nie tout en bloc et renvoie l’accusation sur Nuon Chea, l’ex-idéologue du régime et ancien bras droit de Pol Pot qui attend lui aussi son tour dans la petite prison qui jouxte le tribunal. Depuis lundi, Ieng Sary, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Kampuchea démocratique, âgé de 83 ans, a été une nouvelle fois conduit à l’hôpital, après la découverte de traces de sang dans ses urines.