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Iran / Afghanistan / Pays-Bas

Téhéran participera à la conférence sur l'Afghanistan

par  RFI

Article publié le 26/03/2009 Dernière mise à jour le 27/03/2009 à 06:44 TU

Le 6 mars 2009, lors de son discours devant l'Union européenne, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a invité l'Iran à participer à une conférence internationale sur l'Afghanistan.(Photo : Dominique Faget/AFP)

Le 6 mars 2009, lors de son discours devant l'Union européenne, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a invité l'Iran à participer à une conférence internationale sur l'Afghanistan.
(Photo : Dominique Faget/AFP)

L'Iran participera à la conférence internationale de la Haye sur l'Afghanistan, mardi 31 mars. Le gouvernement néerlandais l'a confirmé officiellement. L'initiative de cette conférence en revient à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a appelé début mars Téhéran à y participer. Un geste qui pourrait faire baisser la tension entre Téhéran et Washington et aider à la stabilité en Afghanistan.

L'Iran s'apprête à répondre présent à La Haye. Il faut rester prudent jusqu'au jour J, car lors du dernier rendez-vous entre pays voisins de l'Afghanistan -c'était une initiative de la diplomatie française- après avoir donné leur accord, les représentants iraniens ont fait faux bon.

Cette fois, la conférence organisée par les Pays-Bas, prend une dimension supplémentaire : le président américain aura tout juste dévoilé les grandes lignes de sa politique sur l'Afghanistan, et l'élément nouveau, c'est précisément d'élaborer une stratégie d'ensemble sur la région, en s'appuyant sur de nouvelles relations avec les pays voisins de l'Afghanistan, en particulier l'Iran et le Pakistan.

C'est une politique qui prend en compte l'échec de la stratégie adoptée jusque-là. Il n'y a pas de victoire possible en Afghanistan contre les talibans les plus radicaux sans intégrer les acteurs de la région. Pas de victoire non plus sans progrès sur le front du développement de ce pays.

Entre les Etats-Unis et l'Iran, c'est la confrontation sur le nucléaire, mais ils ont des intérêts communs au regard de la situation afghane. Ce serait surtout un énorme soulagement pour les forces stationnées en Afghanistan, de pouvoir emprunter les routes et l'espace aérien iraniens pour leur ravitaillement, à un moment où le passage par le Pakistan devient de plus en plus difficile.

L'Iran, une puissance régionale incontournable

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Le chef de la diplomatie iranienne a expliqué que « l'objectif de l'Iran est d'aider à la stabilité et à la paix en Afghanistan ». L'Iran est en effet confronté à un afflux considérable de réfugiés afghans qui représentent plus de deux millions de personnes.

Par ailleurs, l'Iran fait également face à l'énorme problème du trafic de drogue produite en Afghanistan et qui transite par l'Iran mais touche également la population iranienne.

Enfin, un renforcement des talibans, qui sont des extrémistes sunnites, pourrait créer des problèmes à l'Iran à majorité chiite. Dans ce contexte, le premier contact depuis la chute du régime du shah il y a trente ans, entre l'Iran et l'OTAN qui est présente en Afghanistan, est un signe qui ne trompe pas.

Selon les analystes, la participation de l'Iran à cette conférence constitue également un signal fort à l'égard de Washington. Il s'agit d'une première réponse au message envoyé pour le Nouvel an iranien par le président Obama.

L'Iran veut ainsi montrer sa bonne volonté en aidant à la stabilisation de l'Afghanistan. Par ce geste, l'Iran montre qu'il est une puissance régionale incontournable avec laquelle les Etats-Unis doivent compter et pas seulement en Afghanistan.

Cette démarche pourra également aider à régler la question nucléaire iranienne qui pourrait être traitée dans le cadre d'un dialogue plus global entre l'Iran et les Etats-Unis.

A écouter

Karim Pakzad, chercheur associé à l’IRIS

« L’invitation adressée à l’Iran par Hillary Clinton avait suscité un certain intérêt. On entre dans une nouvelle phase, où, après le message adressé par Barack Obama à l’ensemble des dirigeants iraniens, l’Iran est vraiment devant un choix important et historique. »

26/03/2009