par RFI
Article publié le 28/03/2009 Dernière mise à jour le 28/03/2009 à 16:44 TU
Entre 15 000 et 20 000 partisans du président déchu Marc Ravalomanana se sont rassemblés ce samedi dans le centre de la capitale malgache pour réclamer « le retour à la légalité ». Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et procédé à des tirs de sommation. Il y a au moins 31 blessés. Des représentants de fonctionnaires ont notamment lancé un appel à la grève générale à compter de lundi.
Décidément, le cauchemar continue à Madagascar avec les rôles inversés. Depuis le début de la semaine, les rassemblements pro-Ravalomanana rappelaient les rassemblements pro-Andry Rajoelina quand celui-ci était dans l’opposition.
Et aujourd’hui, la répression par les forces de l’ordre de la manifestation qui se dirigeait vers la Place du 13-Mai a fait revivre au centre d’Antananarivo les heures violentes d’il y a quelques semaines.
Pendant plus d’une heure, lacrymogènes, tirs de sommations et sans doute balles réelles, si l’on se réfère aux deux devantures de magasins qui ont volé en éclats.
L’intervention a été sévère. Comment sera-t-elle justifiée par Andry Rajoelina qui se veut le chantre de la liberté d’expression et qui n’avait de cesse de dénoncer la répression ? Et comment la population malgache qui vit dans cette atmosphère insurrectionnelle va-t-elle réagir ?
Comme Andry Rajoelina l’avait fait à l’époque, des fonctionnaires ont appelé à la grève générale pour lundi. Le nouveau régime va donc subir à cette occasion son premier vrai test de popularité. Comme Ravalomanana en son temps, il se retranche derrière sa légalité, mais il est bien placé pour connaître la puissance de la rue.