C’est l’épilogue d’un drôle de duel. Six semaines durant lesquelles Madagascar a vécu avec deux présidents, l’un élu, Marc Ravalomanana, mais de plus en plus contesté, l’autre autoproclamé, Andry Rajoelina, qui est rapidement parvenu à étouffer politiquement son adversaire, pour finalement cueillir le pouvoir comme un fruit mûr. «A la malgache», pourrait-on dire, puisque l’histoire de la Grande Ile est émaillée d’événements similaires. A commencer par l’arrivée au pouvoir de Marc Ravalomanana, en 2002, mais après six mois de confrontation avec Didier Ratsiraka. Comme l’indique son surnom, TGV, Andry Rajoelina est parvenu à ses fins avec une impressionnante célérité. Il reste au tout jeune président à montrer qu’il est capable de répondre aux attentes énormes d’une des populations les plus pauvres de la planète. Et il doit encore convaincre la communauté internationale et l’Union africaine que sa prise de pouvoir n’est pas un coup d’Etat déguisé.