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Madagascar

Andry Rajoelina désormais sous protection de l'ONU

par  RFI

Article publié le 09/03/2009 Dernière mise à jour le 09/03/2009 à 18:10 TU

Andry Rajoelina, le maire destitué d'Antananarivo.(Photo : AFP)

Andry Rajoelina, le maire destitué d'Antananarivo.
(Photo : AFP)

L’opposant Andry Rajoelina a été placé sous la protection des Nations unies. Le maire destitué d’Antananarivo, protégé par l’ONU, trouve auprès de l’armée un soutien inattendu. Après le soulèvement du dimanche 8 mars et le refus d’obéir aux ordres du pouvoir, les soldats d’une caserne de la capitale appellent maintenant les autres militaires du pays à les rejoindre dans ce mouvement de contestation. Ils affirment disposer de l’appui d’un important nombre d’effectifs et ont donné 48 heures aux responsables politiques pour qu’ils trouvent le moyen de mettre un terme à la crise qui dure depuis la mi-décembre. Les hauts gradés de l’armée se sont réunis pour débattre de ce soulèvement à Antananarivo, où la situation semblait calme ce lundi 9 mars.

À la tête des mutins, le colonel Noël Rakotonandrasana du régiment parachutiste des forces d'intervention basé à Ivat, près de l'aéroport d’Antananarivo. C'est lui qui est à l'origine du soulèvement au camp militaire de Capsat, mais il refuse de parler de « mutinerie ».

Colonel Noël Rakotonandrasana

Chef des mutins

« Avec toutes les répressions à Madagascar, on a été obligé de prendre nos responsabilités. [...] C'était à la demande du peuple. »

09/03/2009 par RFI

(Carte : RFI)
À l’intérieur du camp Capsat, l’atmosphère était extrêmement calme, lundi matin. Le colonel Noël Rakotonandrasana a rassemblé les militaires pour expliquer que « désormais, l’armée se désolidarisait de l’état-major-mixte opérationnel » et que « les soldats ne participeraient plus aux opérations de maintien de l’ordre contre des manifestants ». Ils n’interviendraient qu’en cas de troubles, c’est-à-dire si des casseurs s’attaquent aux personnes ou aux biens.

Pour l’instant, on ne sait pas précisément combien d’unités ont rejoint le mouvement. Le colonel Noël Rakotonandrasana affirme que 70 à 80% des effectifs de l’armée sont avec lui et que la gendarmerie le soutient.

Le chef d'état-major des armées devait tenir une conférence de presse. Les mutins, même s’ils ne veulent pas qu'on les appelle ainsi, demandent que les responsables politiques trouvent une solution d'ici 48 heures pour mettre un terme à cette crise qui dure depuis trois mois. Ils souhaitent que les deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat, viennent discuter avec eux. En fin d'après-midi, des sources ont évoqué la tenue d'une réunion de hauts gradés au centre d’Antananarivo.

Le colonel Noël Rakotonandrasana a fait référence aux généraux les plus gradés, mais ne disposant pas de commandements et qui seraient, donc, chargés de réfléchir à la manière de gérer cette nouvelle situation, pour le moment pas très claire. Le président Marc Ravalomanana ne s’est pas exprimé jusqu’à présent.

Situation calme à Antananarivo

En ville, tout est redevenu normal, lundi matin. Il n’y avait plus de force de sécurité dans les rues de la capitale. La place du 13-Mai, dont l’accès avait été interdit, depuis mardi dernier, est à nouveau réouverte. Quelques milliers de Malgaches y ont d’ailleurs circulé, en fin de matinée, avant de repartir, sans doute surpris de cette subite réouverture.

Quant à Andry Rajoelina, qui se cachait depuis que les manifestations de ses partisans ont été interdites, il a été placé sous la protection des Nations unies « dans une résidence diplomatique », selon un communiqué de l’Onu diffusé à Antananarivo, en milieu de l’après-midi, de ce lundi. Le représentant de l’Onu dans la médiation malgache, Tiébile Dramé, n’a pas précisé où se trouve cette résidence, ajoutant que Rajoelina avait exprimé des « inquiétudes sur sa sécurité ». En tout cas, le colonel Noël Rakotonandrasana a reconnu, en fin de matinée, qu’il soutenait les revendications de l’ancien maire. Les heures qui viennent devraient permettre de savoir si le président malgache Marc Ravalomanana est victime ou non d’un coup d’Etat.