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Madagascar

Dialogue de sourds

par  RFI

Article publié le 28/01/2009 Dernière mise à jour le 28/01/2009 à 21:06 TU

La tension ne faiblit pas depuis le 26 janvier.(Photo : Richard Bouhet/AFP)

La tension ne faiblit pas depuis le 26 janvier.
(Photo : Richard Bouhet/AFP)

Les troubles à Madagascar ont fait « plus de 80 morts en quelques jours », a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet. A l'appel du maire d'Antananarivo, des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées Place du 13 Mai. Après avoir appelé au dialogue hier, revirement du chef de l'Etat ce matin qui hausse le ton. Marc Ravalomanana qu’on n'avait pas vu depuis le grand rassemblement de l'opposition, Place du 13 Mai à Antananarivo est réapparu, ce matin, dans la capitale malgache. Le président s'est rendu dans les locaux dévastés de la radio nationale. Il a accusé Andry Rajoelina, maire d’Antananarivo d'être « l'initiateur de troubles ». Marc Ravalomanana a aussi accusé Roland Ratsiraka, le neveu de l’ancien président, Didier Ratsiraka, qui était candidat à la présidence de 2006, d’être lui : « le cerveau des événements ».

Après le rendez-vous manqué de Marc Ravalomanana avec le maire d’Antanarivo, Andry Rajoelina, hier 27 janvier, tout semble à nouveau bloqué. Il n’y a plus de dialogue entre les deux hommes. Le maire de la capitale maintient une manifestation de ses partisans dans sa ville, alors que le président parle lui de développement et de reconstruction. Ce sont ses priorités à l’heure actuelle plutôt qu’un dialogue. Marc Ravalomanana a aussi accusé Roland Ratsiraka, le neveu de l’ancien président, Didier Ratsiraka, qui était candidat à la présidence de 2006.

Nouvel appel à la grève

« Le maire rebelle vient de déclarer devant plus de dix milles personnes : “Nous allons prendre le pouvoir dans le calme et mettre sur pied une autorité de transition”. Il a ajouté “Le président Marc Ravalomanana sous-estime la force du peuple uni” »

28/01/2009

Il considère Roland Ratsiraka comme le cerveau des événements de ces derniers jours et notamment de toutes les dégradations commises par les manifestants. Il a annoncé qu’un mandat d’arrêt avait été lancé contre Roland Ratsiraka. Mais quelques minutes plus tard, la ministre de la Justice n’a pas confirmé cette information. Elle a juste souligné que « seule une procédure avait été ouverte auprès du Parquet ».

Le président Ravalomanana a aussi assuré que c’est lui qui avait demandé aux forces de l’ordre de ne pas intervenir lundi et mardi quand tous ces pillages se déroulaient à Antananarivo et en province, « pour éviter un bain de sang ». Il aurait aussi demandé à ses partisans, qui étaient venus l’accueillir en masse, dimanche, à son retour d’Afrique du Sud, de ne pas venir se mêler à la foule, pour éviter des affrontements, qui effectivement auraient pu donner un bilan encore plus important.

La nuit a été calme. Un couvre-feu a été instauré hier-soir par le maire Andry Rajoelina. Visiblement, aucun incident n’a été signalé. Ce matin, le maire avait convoqué ses partisans sur la place du 13 mai, le grand lieu des rassemblements historiques à Madagascar, où tout a d’ailleurs commencé lundi dernier. Le président malgache, Marc Ravalomanan, a clairement accusé ce matin son adversaire d'être l'initiateur des troubles, qui ont endeuillé la Grande Ile, depuis le début de la semaine.

Eric Chevallier, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères

« Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, leur a dit que la France tenait à maintenir sa parfaite impartialité. »

28/01/2009 par Juliette Rengeval

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Marc Ravalomanana, président de Madagascar

« C'est lui [Roland Ratsiraka] le cerveau avec les leaders d'ici. Il faut le rechercher et le maîtriser. Oui, il y a un mandat d'arrêt contre lui. »

28/01/2009

Roland Ratsiraka répond au président

« Cela s’est déroulé à Antananarivo, à Fianarantsoa, à Manakara, à Tuléar, à Sambava, Majunga, partout et il veut que ce soit moi le bouc émissaire. Eh bien, je lui dis tout simplement, Monsieur Ravalomanana, laissons le peuple juger, le jour où il faudra juger. »

28/01/2009