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Madagascar

L’heure est au recueillement

Article publié le 09/02/2009 Dernière mise à jour le 09/02/2009 à 15:09 TU

Quelques milliers de personnes se sont donc retrouvées en milieu de journée à Antananarivo, sur la place du 13-Mai, devant les cercueils des personnes tuées samedi par la garde présidentielle lors d’une manifestation très violemment réprimée. Cette manifestation répondait à l’appel d’Andry Rajoelina, le maire destitué de la capitale. Le bilan est très lourd : 28 morts et 261 blessés.

Manifestation dans le calme ce 9 février 2009 dans l'avenue principale d'Antananarivo.(Photo : Walter Astrada/AFP)

Manifestation dans le calme ce 9 février 2009 dans l'avenue principale d'Antananarivo.
(Photo : Walter Astrada/AFP)

Avec notre correspondant à Antananarivo, Grégoire Pourtier

Il y avait beaucoup de monde, ce matin à Antananarivo sur la place du 13-Mai devant les cercueils et aussi les photos des personnes tombées samedi lors d’une marche sur le palais présidentiel. Ce n’est pas la manifestation elle-même qui a dégénéré, mais c’est plutôt la tentative de prise du palais présidentiel pour y installer le Premier ministre qui a été réprimée.

Ce matin, l’ambiance était toute différente, très calme, très recueillie. Il y a eu des chants religieux, des discours, mais des discours qui n’avaient pas la même ferveur que d’habitude. Andry Rajoelina avait un visage grave et l’ambiance avait un air de « trêve ».

En coulisse aussi, on dialogue. On parle des évènements de ce week-end. Un envoyé spécial des Nations unies est venu et a rencontré Marc Ravalomanana ce matin, rencontrera Andry Rajoelina dans le courant de l’après-midi. Un émissaire de l’Union africaine est aussi attendu.

Démission du ministre de la Défense 

Cécile Manorohanta intellectuelle et universitaire était sans doute la seule femme à occuper ce poste à Madagascar et en Afrique. Dans un communiqué transmis ce matin à la presse, elle précise, justifie et donne les raisons qui ont motivé sa décision. En tant que « mère et chrétienne », et par rapport à son « éducation » elle ne peut pas « tolérer ce qui s’est passé ce week-end », a-t-elle souligné. Elle a donc choisi de quitter le gouvernement.

Le président a immédiatement pris acte de cette décision puisque son remplaçant a été nommé immédiatement après en Conseil des ministres. Il s’agit de l’ancien directeur de cabinet militaire auprès de la présidence. Et donc, on imagine que c’est un proche du président qui veut reprendre un petit peu la main sur les forces de l’ordre dont on ne sait pas très bien aujourd’hui où elles sont, ce qu’elles font, ce qu’elles cherchent.