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Madagascar

Des assises nationales les 2 et 3 avril, de quoi, peut-être, sortir du blocage

par  RFI

Article publié le 25/03/2009 Dernière mise à jour le 25/03/2009 à 07:31 TU

Manifestation d'opposants à Andry Rajoelina, à Antananarivo, le 24 mars 2009.(Photo : AFP)

Manifestation d'opposants à Andry Rajoelina, à Antananarivo, le 24 mars 2009.
(Photo : AFP)

La contestation gronde toujours sur la Grande Île, où comme ce mardi une manifestation devrait avoir lieu ce mercredi, organisée notamment par les partisans de l'ancien président Ravalomanana. Face à une situation toujours incertaine, le pouvoir a annoncé hier la tenue d'assises nationales les 2 et 3 avril.

Le nouveau gouvernement malgache dit se réjouir que la nouvelle opposition puisse se réunir sur la Place de la démocratie : le contraire serait malvenu, puisque le lieu a été inauguré par Andry Rajoelina lui-même, quand son mouvement de contestation a démarré, début janvier.

Les rôles sont ainsi complètement inversés, et la forte mobilisation des partisans de Marc Ravalomanana, tout du moins des opposants à Andry Rajoelina, président de la transition, brouille un peu plus les cartes.

Toujours beaucoup  de tension

Car non, la crise n’est pas finie à Madagascar, et les nouveaux tenants du pouvoir cherchent à utiliser les recettes de leurs prédécesseurs : des assises nationales sont ainsi annoncées pour le 2 et 3 avril par le nouveau régime alors que Andry Rajoelina les avaient refusées quand il était dans l’opposition.

La Haute autorité  de transition sait, en tout cas, qu’il faut donner des gages à la population  malgache  ainsi qu’à la communauté internationale car elle doit être jugée sur ses réalisations, d’autant que Marc Ravalomanana  est réapparu au Swaziland, laissant comprendre, que s’il avait perdu une  bataille,  il ne pensait pas avoir perdu encore la guerre.  

Des assises très demandées

Le porte-parole du nouveau gouvernement malgache a finalement annoncé mardi soir la tenue d'assises nationales les 2 et 3 avril, en présence des partis politiques et de la société civile, en vue notamment de « déterminer la date pour l'organisation et la tenue de l'élection présidentielle ».

C’était devenu le serpent de mer de la politique malgache de ces derniers mois. Quand  l’opposition, la société civile et les médiateurs réclamaient des assises nationales, Marc Ravalomanana, s’appuyant sur son armée, les refusait. Quand la plus grande partie de l’armée a refusé de poursuivre la répression, le président Ravalomanana s’est alors rallié à l'idée, il a même donné la mission d’organiser ces assises à un directoire militaire lorsqu’il lui a cédé les pleins pouvoirs le 17 mars dernier. On connaît la suite, le directoire a retransféré ses pouvoirs à Andry Rajoelina, et depuis, le nouveau président ne parlait plus d’assises, semblant bien vouloir se tailler une transition sur mesure.

Cette attitude a provoqué un tollé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La communauté internationale quasi-unanime a dénoncé l’inconstitutionnalité du nouveau pouvoir. La société civile, les médiateurs malgaches mais aussi les opposants traditionnels avec à leur tête  l’ancien président Albert Zafy ont réclamé une transition qui incluerait tout le monde, pour partir sur de nouvelles bases. Les partisans de Marc Ravalomanana se sont à leur tour mobilisés dans les rues de Tana. La position d’Andry Rajoelina était devenue intenable.

Reste à savoir maintenant si ces assises pourront se tenir sereinement, et surtout si le nouveau pouvoir  est prêt à leur conférer le caractère souverain qui avait fait la force des Conférences nationales africaines réussies des années 1990.