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Madagascar

La communauté internationale durcit le ton

Article publié le 21/03/2009 Dernière mise à jour le 22/03/2009 à 02:32 TU

Andry Rajoelina a prêté serment samedi. Le nouveau président s’est engagé à oeuvrer pour le bien du peuple. Il a juré de « respecter les lois en vigueur » dans le pays, de même qu’il promet d'appliquer « les règles de la bonne gouvernance », message destiné à la communauté internationale. Depuis la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina, les condamnations se multiplient, et certains n'hésitent plus à parler de « coup d'Etat ».
Andry Rajoelina, le président de la « Haute autorité de la transition » malgache (g), acclamé après la cérémonie d'investiture, à Antananarivo, le 21 mars 2009.(Photo : AFP)

Andry Rajoelina, le président de la « Haute autorité de la transition » malgache (g), acclamé après la cérémonie d'investiture, à Antananarivo, le 21 mars 2009.
(Photo : AFP)


Andry Rajoelina est désormais, depuis samedi, le président officiel de la « Haute autorité de la transition ». Vêtu d'un costume noir et d'une cravate orange, l'ancien maire de la capitale s'est adressé à une foule de plus de 40 000 personnes. Le nouveau président a proclamé « la fin de la dictature, de la gabegie, des mensonges et de la pensée unique ».

Jurant de respecter les lois en vigueur à Madagascar, Rajoelina s'est donné vingt-quatre mois maximum pour élaborer une nouvelle Constitution, mettre en place une commission électorale complètement indépendante et préparer un statut de l'opposition. Il a aussi annoncé que tous les prisonniers politiques incarcérés dans le pays, ou en exil à l'étranger, seraient graciés. Dans les tribunes officielles, aucun membre du corps diplomatique n'était visible.

Abdou Diouf demande le retour à l'ordre constitutionnel

La position de la communauté internationale se durcit vis-à-vis du nouvel homme fort de Madagascar. L'accession au pouvoir d'Andry Rajoelina est « entachée d'illégalité », a déclaré le secrétaire général de l'OIF, l'Organisation internationale de la Francophonie. Abdou Diouf a appelé l'ancien maire de la capitale à prendre « d'urgence » des mesures de retour à l'ordre constitutionnel. L'OIF réclame la tenue, dans les meilleurs délais, d'élections libres fiables et transparentes. L'organisation de la francophonie réclame aussi que soit garantie la sécurité de l'ancien président, Marc Ravalomanana.

La Commission de l'océan Indien a, pour sa part, appelé les acteurs politiques malgaches à « restaurer rapidement l'ordre constitutionnel ». Même position du côté de l'Algérie où auront lieu des élections dans trois semaines. Alger condamne un changement de pouvoir qui, dans les faits, « s'apparente à un coup d'Etat ». 

Samedi, le nouveau régime a également levé le couvre-feu de 22h00 à 04h00 du matin, en vigueur dans la capitale et sa région depuis le 27 janvier.