par RFI
Article publié le 20/03/2009 Dernière mise à jour le 20/03/2009 à 22:11 TU
Des Malgaches lisent la une des journaux sur une place d'Antananarivo, le 19 mars 2009.
( Photo : Reuters )
La participation de Madagascar à l’Union africaine est suspendue pour le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation réuni ce matin à Addis Abeba. « Les évènements qui ont porté au pouvoir Andry Rajoelina s’apparentent à un coup d’Etat. Le retour à la légalité constitutionnelle passe désormais par des élections organisées rapidement, sinon des sanctions à l’encontre des dirigeants seront envisagées », a souligné le président de ce Conseil de paix et de sécurité, l’ambassadeur du Burkina Faso à l’UA, Bruno Nongoma Zidouemba.
Parallèlement, le Conseil de paix et de sécurité a lancé un appel à la communauté internationale dans son ensemble pour qu’elle soutienne l’application de ses décisions et que les autorités malgaches soient ainsi isolées.
« Nous avons appris cette nouvelle avec une certaine tristesse. Il est inscrit dans la charte de l'Union africaine que le peuple a le droit de se défendre contre les pressions de certaines dictatures en Afrique. Et c'est ce principe là que le peuple malgache a mis en œuvre. »
Après la Mauritanie et la Guinée, c’est la troisième fois en quelques mois que la participation d’un pays à l’UA est suspendue pour changement anticonstitutionnel de gouvernement.
Les Européens ne se prononcent pas, mais n'excluent pas d'éventuelles sanctions
Avec notre bureau de Bruxelles
La réaction initiale au changement de président à Madagascar aura varié selon les pays membres de l’Union européenne. Ceux d’entre eux qui ont un passé colonial récent ont choisi la prudence. D’autres plus distants n’ont pas hésité à condamner sans ambiguïté la prise de pouvoir par le chef de l’opposition. Enfin, la majorité des Etats membres de l’UE n’a exprimé aucune opinion particulière, quant à la situation malgache.
Au nom de l’Union européenne, le ministre tchèque des Affaires étrangères, le prince Karel Schwarzenberg, avait pourtant qualifié hier de « coup d’Etat » cette prise de pouvoir.
Mais avec vingt-quatre heures de recul, la circonspection est latente et paraît devoir régir l’attitude collective des Européens à l’égard des nouvelles autorités malgaches.
En effet, personne ici n’est en mesure de prévoir le ralliement ou la résistance des régions rurales loin d’Antananarivo, ni de quel moyen le nouveau président entend disposer pour atténuer quelque peu l’extrême pauvreté de la majorité de la population.
En attendant des précisions quant à l’évolution de la situation, et en particulier pour ce qui est de l’échéance électorale, les 588 millions d’euros d’aide européenne à la grande île sur 2008-2013 ne sont pas remis en cause.
« Je mets en garde le nouveau pouvoir sur l'intégrité physique de l'ancien président ».
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