par RFI
Article publié le 11/03/2009 Dernière mise à jour le 12/03/2009 à 08:20 TU
Le président de Madagascar Marc Ravalomana à la télévision nationale, le 10 mars 2009.
( Photo : AFP )
Les assises nationales de sortie de crise, soutenues par la médiation de l’Onu et par l’influent Conseil chrétien des églises malgaches (FFKM), qui devaient se dérouler à Antananarivo de jeudi à samedi prochain, ont été reportées sine die. Selon Mgr Odon Razanakolona président du FFKM, la réunion prévue pour jeudi 12 mars, a été reportée « à plus tard ». Il a souligné que « malheureusement, face à la situation actuelle, les conditions d’une tenue paisible pour la réunion ne sont pas réunies ». Pourtant, le président Marc Ravalomanana voulait y croire, même si l’opposition traditionnelle et surtout les proches du maire déchu de la capitale, Andry Rajoelina, actuellement sous la protection de l’Onu, se sont vivement déclarés contre la tenue de cette série de réunions. André Ressampa, conseiller politique de l’ancien maire, s’est montré particulièrement ferme à ce sujet.
« Nous n'avons pas accès à la radio nationale et à la télévision nationale malgaches ».
Secrétaire général du TIM (Tiako I Madagasikara)
« Il faut que chacun se sente responsable pour faire sortir Madagascar de cette crise. Il ne faut pas essayer d'avoir des calculs ou des tactiques politiques. »
Un autre versant de la crise malgache : la mutinerie des militaires qui ont décidé, mardi, de démettre le chef d’état-major Edmond Rasolofomahadry. Ce dernier avait lancé un ultimatum de 72 heures aux « décideurs politiques » pour trouver une issue à la crise, faute de quoi les forces armées feraient « fonctionner les affaires nationales ». Son successeur, André Andriarijaona, a pris ses fonctions mercredi matin. Normalement c’est au président de la République de nommer le chef de l’état-major, ce qui pose la question du contrôle réel de l’armée nationale par Marc Ravalomanana.
Et après l'armée, c'est une partie des officiers et des sous-officiers de gendarmerie qui ont basculé hier du côté des soldats mutinés depuis dimanche dernier. Hier à Fort Duchesne, l'un des camps de gendarmerie les plus importants d'Antananarive, les gendarmes ont dénoncé « l'illégalité des opérations de maintien de l'ordre » qui ont conduit à tuer des manifestants durant la crise de ces dernières semaines.
A lire également