par RFI
Article publié le 04/02/2009 Dernière mise à jour le 04/02/2009 à 14:29 TU
Environ 1 500 partisans d'Andry Rajoelina, le maire destitué de la capitale malgache, étaient réunis mercredi matin devant les bureaux du maire pour contester cette décision prise la veille par le ministère de l'Intérieur. Parallèlement, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar s’est déclaré incompétente mercredi sur la procédure de déchéance du président Marc Ravalomanana déposée par Andry Rajoelina expliquant qu'elle ne pouvait en l'état actuel examiner cette demande.
Les supporters d'Andry Rajoelina lors d'une manifestation à Antananarivo, lundi 2 février 2009.
(Photo : Reuters)
La manifestation de ce mercredi était attendue comme un test. Et malgré l’enjeu, il n’y avait guère plus de monde devant la mairie que ces derniers jours sur la place du 13-Mai. En tout cas, et c’était l’une des interrogations, on attendait de voir quelle serait l’attitude des manifestants : ils ont été calmes. Quant aux forces de l’ordre, elles n’ont pas fait de provocation et sont restées discrètement à quelques centaines de mètres de la place où se réunissaient les partisans d’Andry Rajoelina.
On a donc assisté à une sorte de journée de transition et d’ailleurs, l’appel lancé hier mardi par le maire n’avait pas été particulièrement offensif, malgré le choc constitué par son éviction. En fait, Andry Rajoelina compte surtout sur le grand rassemblement de samedi, où il doit annoncer son gouvernement de transition. Et aujourd’hui, son statut de maire semble désormais secondaire, puisqu’il s’est arrogé, le week-end dernier, une responsabilité nationale.
La mairie est quasiment déserte
Situation curieuse, il y a désormais deux maires pour une seule ville, deux maires pour Antananarivo : Andry Rajoelina, qui refuse la destitution prononcée par le président Ravalomanana, et le nouvel administrateur de la capitale nommé par ce dernier, le « président de délégation spéciale » Guy Randrianarisoa.
Andry Rajoelina a toujours rappelé sa légitimité, puisqu’il a été élu par 63% des suffrages, il y a treize mois maintenant. Mais ce mercredi, il s’est déchargé de sa fonction. Il a installé l’une de ses proches dans le fauteuil de maire, alors qu’hier le gouvernement, le ministère de l’Intérieur - plus précisément - avait donc nommé ce président de délégation spéciale pour assurer la gestion de la capitale.
Au niveau institutionnel, il semble bien que ce soit le président de délégation spéciale qui ait la légalité pour lui, mais pour l’instant, s’il y a bien une administration qui ne fonctionne pas ces derniers jours, c’est bien la mairie d’Antananarivo.
En tout cas ce matin, personne n’a empêché Andry Rajoelina, de procéder à une cérémonie de passation de pouvoir, dans les locaux mêmes de la mairie, alors que théoriquement, il ne représente plus rien. Mais la mairie est quasiment déserte ces derniers jours.
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