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Madagascar

Le maire d’Antananarivo a été destitué

par  RFI

Article publié le 03/02/2009 Dernière mise à jour le 04/02/2009 à 16:05 TU

Guy Randrianarisoa en 2005.(Photo : http://hetsika-diaspora.gasy.org/)

Guy Randrianarisoa en 2005.
(Photo : http://hetsika-diaspora.gasy.org/)

Le bras de fer au sommet continue et c'est le maire de la capitale, Andry Rajoelina, qui vient d'être démis de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur. Le gouvernement du président Marc Ravalomanana a ainsi nommé un administrateur provisoire, le tout décidé par le biais d'une ordonnance. Andry Rajoelina a réagi mardi soir affirmant qu'il allait « contester » sa destitution. Lundi il avait réclamé une  procédure de destitution, cette fois, du président Ravalomanana, avec un recours engagé auprès de la Haute cour constitutionnelle. La justice s'est déclarée, ce mercredi, incompétente sur cette demande.
Andry Rajoelina avait également annoncé dans la matinée de mardi à plusieurs milliers de ses partisans qu’il avait l’intention d’annoncer, samedi prochain, la liste de son propre gouvernement. Cela fait près de deux semaines que la « Grande Ile » vit un climat de crise, avec des manifestations qui ont dégénéré en émeutes et pillages qui ont fait la semaine dernière près de 80 morts.
Les forces françaises stationnées à La Réunion sont en « vigilance renforcée » pour faire face à une éventuelle aggravation de la crise politique à Madagascar

Andry Rajoelina, 34 ans, a donc perdu son fauteuil de maire de la capitale malgache ce mardi. Engagé dans un bras de fer avec le régime du président Marc Ravalomanana, 59 ans, le maire d’Antananarivo a été destitué de ses fonctions par le ministre de l'Intérieur qui a aussitôt nommé un administrateur provisoire, Guy Randrianarisoa. En tant que président de la délégation spéciale nommée par le ministre, il s’est rendu mardi après-midi dans les bureaux de la mairie de la capitale.

Le nouveau venu connaît bien la maison, puisqu’il en a été le secrétaire général du temps où le parti présidentiel dirigeait la ville et, ensuite, le conseiller spécial d’Andry Rajoelina à son arrivée à la tête de la capitale en décembre 2007. D’ailleurs, Guy Randrianarisoa se présente comme « un technicien et non comme un politique », précisant bien qu’il n’appartient pas au parti présidentiel.

Les raisons officielles de l’éviction d’Andry Rajoelina, surnommé « TGV » comme Train à Grande Vitesse, restent encore floues. Mais il est bien évident que la fronde qu’il a lancée la semaine dernière est la cause réelle de cette décision. On attend maintenant une réaction de l’ex-maire de la capitale ou de ses partisans qui ne vont évidemment pas rester les bras croisés. Bref, un nouvel épisode décisif dans une crise qui secoue actuellement Madagascar, puisque c’est la première mesure de rétorsion qui est prise contre Andry Rajoelina depuis le début de ce climat de tension et que ce dernier va forcement contre-attaquer.   

Le gouvernement français a « prédisposé un certain nombre de moyens notamment en provenance de l’île de la Réunion » et renforcé son ambassade à Antananarivo, en vue de protéger les quelque 20 000 ressortissants français vivant à Madagascar, a annoncé mardi à Paris le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet. Il a ajouté que la situation « évolue d’heure en heure », tout en soulignant que le gouvernement français reste en contact « avec les deux responsables du conflit ».