par RFI
Article publié le 31/01/2009 Dernière mise à jour le 31/01/2009 à 20:39 TU
Le bras de fer politique est monté d’un cran ce samedi. Le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, engagé dans une épreuve de force contre le président Marc Ravalomanana, s'est « proclamé » en charge de la gestion de Madagascar devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées de nouveau dans le centre d’Antananarivo. Au moins 68 personnes, selon la gendarmerie, ont été tuées à Madagascar depuis lundi.
Devant le siège de la radio nationale incendié par des émeutiers, des Malgaches nettoient les débris, le 29 janvier 2009.
( Photo : Reuters )
Andry Rajoelina a annoncé samedi matin qu’il avait décidé de prendre en charge la gestion des affaires du pays à compter d’aujourd’hui. Il a déclaré qu’il allait diriger un gouvernement de transition qu’il était en train de constituer. Il a réclamé la fermeture des ministères à partir de lundi et a enjoint la Banque centrale de ne pas émettre d’argent au nom du gouvernement.
« Je suis heureux. Je jubile carrément ! Le pays vient de se débarrasser d'un usurpateur. »
Enfin, il a menacé de lancer des mandats d’arrêt contre les fauteurs de troubles. Donc Andry Rajoelina, le maire d’Antananarivo s’est, de fait, autoproclamé dirigeant du pays.
Les forces de l’ordre invisibles
Dans le même temps, ce qui paraît paradoxal, il a souhaité donner un cadre légal a posteriori à ce changement de régime puisqu’il envisage de déposer, très prochainement devant les parlementaires, une demande de destitution du président Marc Ravalomanana.
Andry Rajoelina a déclaré qu’il devait prendre cette décision devant « les violations graves et répétées de la Constitution par le président ».
Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues et étaient même invisibles ce samedi dans la capitale malgache. Le maire a fait cette déclaration devant une foule importante, mais une foule qui s’est dispersée dans le calme, et cela en moins de cinq minutes, et qui semble avoir repris désormais ses activités normales comme s’il ne s’était rien passé aujourd’hui sur la place du 13-Mai à Antananarivo.
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