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Madagascar

Le pays au bord d'un putsch militaire

par  RFI

Article publié le 17/03/2009 Dernière mise à jour le 17/03/2009 à 11:52 TU

La tension est montée d'un cran lundi à Madagascar. L'opposition menée par l'ancien maire de la capitale a annoncé avoir émis un mandat d'arrêt contre le président Ravalomanana pour haute trahison et dans l'après-midi des militaires ont investi les locaux désertés de la présidence. Or le président ce week-end se disait prêt à se soumettre à un référendum. «Hors de question», a déclaré lundi matin le leader de l'opposition, Andry Rajoelina.

Des soldats proches du leader d'opposition Andry Rajoelina s'emparent du palais présidentiel à Antananarivo le 16 mars 2009.( Photo : Alexander Joe/AFP )

Des soldats proches du leader d'opposition Andry Rajoelina s'emparent du palais présidentiel à Antananarivo le 16 mars 2009.
( Photo : Alexander Joe/AFP )

La médiation de l’église chrétienne de Madagascar et celle des représentants de la communauté internationale n’ont pas réussi à empêcher l’escalade.

Visiblement excédé que Marc Ravalomanana s’entête à rester dans son fauteuil présidentiel, le camp d’Andry Rajoelina et de l’armée ne cesse de se radicaliser. Hier, sur la place du 13-Mai, devant ses partisans, Andry Rajoelina, « TGV », c’est le surnom de l’ancien maire de la capitale malgache, a demandé aux forces de sécurité d’arrêter le chef de l’Etat.

De leur côté, les militaires ont lancé une opération pour investir le palais présidentiel qui se trouve au centre ville. Il s’agit d’une intervention plus symbolique que stratégique puisque le bâtiment qui abrite les bureaux présidentiels est pratiquement déserté depuis plus d’un mois.

Cette intervention vise, sans aucun doute, à faire monter d’un cran la pression sur le président malgache. Ce pourrait même être, en quelque sorte, un dernier avertissement. Une source bien informée indique que les forces armées pourraient aujourd’hui décider d’investir cette fois le palais d’Iavoloha, où se réfugie le président malgache, officiellement pour en déloger les éléments de la garde présidentielle. Des blindés auraient même été déplacés à proximité d’Iavoloha, situé à une dizaine de kilomètres du centre d'Antananarivo.

Alors vrai ou faux, l’étau se resserre. Les militaires ont jusqu’à maintenant refusé l’option d’un coup d’Etat, mais plus le temps passe –explique une source proche de l’Etat major - plus la cohésion à l’intérieur de l’armée sera dure à maintenir, notamment dans les rangs des sous-officiers.


Alors que la situation s'aggrave d'heure en heure à Madagascar, l'Union Africaine semble désemparée. Le conseil de paix et de sécurité de l'organisation s'est réunie, lundi, pour une énième menace de de condamnation en cas de coup d'Etat, sans s'engager sur le fond du dossier :

Edouardo Aho Glélé, ambassadeur du Bénin auprès de l'UA et président du CPS

17/03/2009 par Virginie Gomez