Madagascar

Les manifestations suspendues après une journée d'émeutes

par  RFI

Article publié le 27/01/2009 Dernière mise à jour le 27/01/2009 à 14:00 TU

Un entrepôt d'alimentation Tiko appartenant au président malgache Marc Ravalomanana brûle à Antananarivo, le 26 janvier 2009.
( Photo : AFP )

Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du président malgache, a suspendu ce mardi matin son appel à une nouvelle manifestation. Au moins un manifestant a été tué lundi en marge des manifestations organisées par le maire d'Antananarivo contre le président malgache, et qui ont dégénéré en émeutes.

Pillages, incendies, saccages ont jalonné cette étrange journée du 26 janvier à Antananarivo. Sous un ciel noir de fumée, des milliers d’émeutiers ont bravé les poussières toxiques pour dévaliser les trois centrales d’achats Magro, propriété du président Marc Ravalomanana.

Tables et chaises sur la tête, sacs de sucre ou de ciment sur les épaules, bouteilles de Cola ou d’huile alimentaire dans les bras, les pillards avaient tous le sourire aux lèvres, hier, comme s’ils venaient de remporter un trophée. La population des quartiers pauvres de la capitale, qui ne récolte pas les fruits de la croissance, a décidé de se servir comme si elle réclamait son dû.

Les pompiers ont laissé les incendies se propager, la police a laissé l’anarchie s’installer comme si les pouvoirs publics avaient abdiqué devant cette vague de colère qui a emporté la capitale.

Le peuple d’Antananarivo se réveille, ce matin, sans vraiment savoir à quoi son mouvement aboutira, mais ils ont été nombreux à nous le dire toute la journée d’hier : « Il fallait en arriver là pour que le pouvoir ne nous oublie pas.»

Ce mardi matin, le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du président malgache, a annoncé qu'il suspendait avec effet immédiat les manifestations contre le régime, lors d'une intervention à l'antenne d'une radio malgache : « Il n'y a pas de discussions ou dialogue aujourd'hui. Il faut d'abord juger le militaire qui a tué un de mes partisans », a-t-il ajouté.