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Madagascar

Le forcing gagnant d'Andry TGV

Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 12:57 TU

Andry Rajoelina, devant le palais présidentiel. L'Union africaine a exhorté les militaires à ne pas lui donner le pouvoir, estimant que cela revenait à avaliser un coup d'Etat. ( Photo : Siphiwe Sibeko / Reuters )

Andry Rajoelina, devant le palais présidentiel. L'Union africaine a exhorté les militaires à ne pas lui donner le pouvoir, estimant que cela revenait à avaliser un coup d'Etat.
( Photo : Siphiwe Sibeko / Reuters )

La cour constitutionnelle malgache a officiellement confirmé Andry Rajoelina comme président, ce mercredi matin. La veille, le pouvoir, remis par le président Marc Ravalomanana aux mains des militaires, était arrivé entre celles de l'opposant de 34 ans, entré il y a 2 ans à peine en politique. S'exprimant dans la matinée devant 15.000 de ses partisans, rassemblés au centre d'Antananarivo, l'ancien maire de la capitale a affirmé que la lutte contre la pauvreté sera sa priorité. Il a également promis de faire baisser le prix du riz, aliment de base dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète.

Avec nos correspondants et envoyés spéciaux

Le directoire militaire nommé par ordonnance présidentielle n’aura eu d’existence que sur le papier. Les 3 généraux qui avaient hérité mardi matin des pleins pouvoirs du président Ravalomanana, les ont transférés en fin de journée à son adversaire Andry Rajoelina. L’ancien maire de Tana a été nommé président de la Haute autorité de transition, et a pour mission d’organiser, dans les  24 mois, des élections.

Après des semaines d’affrontements, Andry TGV obtient donc le pouvoir arraché au forceps, avec l’appui d’une partie de la rue à Tana et surtout, celui des militaires du CAPSAT, entrés en sédition il y a un peu moins de 2 semaines. 

Andry Rajoelina : «Depuis quelques heures, c'est moi qui dirige le pays»

« Suite à la décision du directoire militaire, c'est moi, Andry Rajoelina, qui dirige le pays actuellement... Je suis le président de la transition. »

18/03/2009 par Catherine Ninin

L’opposition et l’armée qui exigeaient le départ du chef de l’Etat, n’ont pas obtenu sa démission en bonne et due forme, c’est-à-dire par voie constitutionnelle. Mais ce mardi, Marc Ravalomanana a rendu les armes en quittant son palais d'Ivaloha pour une destination encore inconnue.

Si l’arrivée au pouvoir du jeune opposant de 35 ans, entré en politique il y a moins de 2 ans, va logiquement mettre un terme à la situation de crise, passé l’euphorie, le nouveau président, dont l’assise est étroite, devra rassurer tous les Malgaches faute de quoi, les rivalités politiques et régionales, comme les menaces de fracture au sein de l’armée risquent de replonger Madagascar dans la tourmente.

Andry Rajoelina : « Certes, nous avons le pouvoir, mais il reste beaucoup à faire »

« Je n'ai pas du tout l'intention de rencontrer l'ancien président, l'important maintenant c'est de diriger le pays comme il faut...»

18/03/2009 par Catherine Ninin

L'appui décisif des militaires de CAPSAT

Il y a 10 jours, la mutinerie dans le camp du CAPSAT avait donné une nouvelle tournure à la crise : un nombre conséquent de militaires refusaient de continuer à répondre aux ordres du président Marc Ravalomanana. Hier, c’est là que s’est dénouée la lutte pour le pouvoir à Madagascar.

 

Dans la soirée, le général à qui avait été confiée la responsabilité d’un directoire militaire le matin même, a remis les pleins pouvoirs à Andry Rajoelina, pour diriger la transition. Il  assure ne pas l‘avoir fait sous la contrainte. Quelques heures plus tôt, on l’avait pourtant vu se faire sévèrement embarquer par des soldats du CAPSAT. A ce moment devait se tenir une réunion pour valider le directoire militaire, mais Andry Rajoelina avait claqué la porte. Les membres du CAPSAT s’étaient aussi énervés, emmenant donc de force trois généraux dans leur caserne.

 

L’attente qui a suivi a été longue jusqu‘au dénouement. Ses acteurs ce mardi soir, certifient que tout est légal.Mais il faut voir maintenant comment Andry Rajoelina va mettre en œuvre la transition.

 

En tout cas, mardi soir, le centre-ville d’Antananarivo était parfaitement calme. Le couvre-feu à partir de 22h00 étant bien entendu, toujours en vigueur.