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Madagascar

L’opposition boycotte les assises nationales

par  RFI

Article publié le 11/03/2009 Dernière mise à jour le 11/03/2009 à 16:36 TU

Le président de Madagascar Marc Ravalomana à la télévision nationale, le 10 mars 2009.( Photo : AFP )

Le président de Madagascar Marc Ravalomana à la télévision nationale, le 10 mars 2009.
( Photo : AFP )

Les négociations pour une sortie de crise sont mal parties. Des assises nationales sont normalement prévues à partir de jeudi, à Antananarivo, pour tenter de trouver une issue à l’instabilité qui perdure depuis, près de trois mois, dans le pays. Mais le camp du maire destitué de la capitale, Andry Rajoelina, a fait savoir qu'il ne participera pas à ces réunions. Le président Marc Ravalomanana a reconnu, mardi,  avoir commis « des erreurs » et il croit à la tenue de ces assises. Pour lui, ce rendez-vous serait un « événement majeur » pour le pays. L'ensemble de l'armée paraît avoir basculé. Seules la police et la gendarmerie semblent ne pas avoir choisi leur camp. Un  nouveau chef d'état-major, de André Andriarijaona, nommé par les militaires mutins, a pris ses fonctions ce jeudi.

Les assises nationales de sortie de crise, soutenues par la médiation de l’Onu et par l’influent Conseil chrétien des églises malgaches (FFKM), qui devaient se dérouler à Antananarivo de jeudi à samedi prochain, ont peu de chances de pouvoir se tenir dans l'immédiat. Pourtant le président Marc Ravalomanana veut y croire, même si l’opposition traditionnelle et surtout les proches du maire déchu de la capitale, Andry Rajoelina, actuellement sous la protection de l’Onu, se sont vivement déclarés contre la tenue de cette série de réunions, du moins en ce moment. André Ressampa, conseiller politique de l’ancien maire s’est montré particulièrement ferme à ce sujet.   

Conseiller d'Andry Rajoelina

« Nous n'avons pas accès à la radio nationale et à la télévision nationale malgache. »

11/03/2009


En revanche, le parti présidentiel TIM affirme que ces assises sont la seule solution à l’actuelle crise malgache. Selon Ivoasina Razafimahefa, secrétaire général de cette formation, le pays risque de connaître une catastrophe « très grave » si le dialogue n’est pas établi.

     

Ivohasina Razafimahefa

Secrétaire général du TIM (Tiako I Madagasikara)

« Il faut que chacun se sente responsable pour faire sortir Madagascar de cette crise. Il ne faut pas essayer d'avoir des calculs ou des tactiques politiques. »

11/03/2009 par Sarah Tisseyre

La France a appelé, mercredi, « toutes les parties à éviter toute provocation », invitant « tous les protagonistes à se réunir et à rechercher ensemble par le dialogue une solution pacifique et durable à la crise », dans « le respect de la légalité et de l’ordre constitutionnel ». Le secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, a nommé l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo envoyé spécial à Madagascar, pour « contribuer à une sortie durable de la crise ». Ce dernier est attendu jeudi à Antananarivo. 

Un autre versant de la crise malgache : la mutinerie des militaires qui ont décidé, mardi, de démettre le chef d’état-major Edmond Rasolofomahadry. Ce dernier avait lancé mardi un ultimatum de 72 heures aux « décideurs politiques » pour trouver une issue à la crise, faute de quoi les forces armées feraient « fonctionner les affaires nationales ». Son successeur, André Andriarijaona, a pris ses fonctions mercredi matin. Normalement c’est au président de la République de nommer le chef de l’état-major, ce qui pose la question du contrôle réel de l’armée nationale par Marc Ravalomanana.

Mais la gendarmerie et la police ne semblent pas avoir encore choisi leur camp. Sur l’échiquier, la gendarmerie est une pièce maitresse pour l’issue de la crise. Les gendarmes sont réputés très pointilleux sur le terrain de la légalité et sont dirigés par une personnalité que l’on dit « sévère et très calme ». Les 24 ou 36 heures qui s’annoncent seront donc déterminantes pour évaluer si les forces de sécurité, dont la gendarmerie et également la police, décident de laisser, ou non, une dernière chance au président.