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Madagascar

Les avertissements du FMI et de la communauté internationale

par  RFI

Article publié le 06/02/2009 Dernière mise à jour le 06/02/2009 à 07:46 TU

Alors que la Grande Île attend avec un peu d'inquiétude le rassemblement annoncé pour ce samedi par le maire déchu Andry Rajoelina, les bailleurs de fond ont bloqué 35 millions de dollars d'aide en décembre, reprochant au président Ravalomanana de confondre les caisses de l'Etat avec celles de son entreprise. C'est une information RFI.

Un entrepôt d'alimentation Tiko appartenant au président malgache Marc Ravalomanana brûle à Antananarivo, le 26 janvier 2009.( Photo : AFP )

Un entrepôt d'alimentation Tiko appartenant au président malgache Marc Ravalomanana brûle à Antananarivo, le 26 janvier 2009.
( Photo : AFP )

La communauté internationale a à plusieurs reprises rappelé l’ex-maire frondeur Andry Rajoelina au respect de la Constitution, mais elle n’exonère pas pour autant Marc Ravalomanana, qui pourrait bien avoir perdu son statut de « chouchou » auprès des bailleurs de fond : ces derniers, c’est une information RFI, ont en effet gelé une aide de trente cinq millions de dollars à la fin du mois de décembre. Il faut rappeler que Marc Ravalomanana cumule les casquettes de chef d’Etat et d’entrepreneur,  il dirige un important groupe dans l’agroalimentaire, le groupe Tiko, une situation intenable pour les bailleurs qui lui reprochent de ne plus distinguer les caisses de son groupe et celles de l’Etat.

Le FMI et la Banque mondiale sont même à deux doigts de reprocher à Marc Ravalomanana d’être devenu un « attrape-fonds ». Depuis plusieurs années déjà, les bailleurs poussaient le président malgache à ne plus gérer directement tout du moins son puissant groupe agro alimentaire Tiko, pour éviter tout risque de conflit d’intérêts.

Mais l’achat d’un Boeing 737 d’un montant de soixante millions de dollars en décembre a fait déborder le vase. Selon nos sources, la Banque mondiale et le FMI ont adressé au président une lettre, demandant des explications sur le financement de l’achat du Boeing, mais aussi sur une loi exonérant l’huile végétale de la TVA et de taxes à l’importation, une loi qui faisait les affaires de Tiko, le groupe du président.

Devant l’absense de réponse satisfaisante, la Banque mondiale, le FMI et l’Union européenne ont conjointement décidé de suspendre le versement d’aides d’un montant total de 35 millions de dollars. Un chèque de la Banque mondiale de 80 millions de dollars, prévu pour avril, pourrait aussi ne pas être signé.

Si la communauté internationale a condamné l’approche insurrectionnelle du rival du président, l’ex-maire de la capitale Andry Rajoelina, le retour au statu quo ante est inacceptable. Elle souhaite donc que Marc Ravalomanana prenne la mesure du malaise qui a gagné le pays, et qu’il agisse pour assainir la gestion des finances publiques. 

Commentaire : Niels Marquart, ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar

« Le moment est propice pour écouter ce que dit la population... Il faut réagir avec une meilleure gouvernance... Le choix des magasins brûlés était un message assez fort, il ne faut pas mélanger affaires privées et affaires d'Etat »  

06/02/2009 par Nicolas Champeaux