par RFI
Article publié le 16/03/2009 Dernière mise à jour le 16/03/2009 à 16:02 TU
Le chef de l'Etat malgache Marc Ravalomanana avait proposé, dimanche, la tenue d’un referendum pour sortir le pays de la crise et s’est même déclaré prêt à se plier au résultat. Mais son rival, Andry Rajoelina, a rejeté catégoriquement l'idée du président d'organiser ce référendum. Lors d’un discours devant ses partisans rassemblés place du 13-Mai, lundi, il a même demandé aux forces de l’ordre d’arrêter le président, en soutenant sa ministre de la Justice qui a émis un mandat d'arrêt contre le chef de l'Etat pour « haute trahison ». L'Union africaine (UA) a appelé la population malgache au respect de la Constitution.
La situation est toujours bloquée à Madagascar. Les négociations entre les deux camps sont au point mort. Durant tout le week-end, le camp de l’opposant Andry Rajoelina a multiplié les pressions et les menaces à l’encontre du président malgache Marc Ravalomanana pour obtenir qu’il démissionne.
« Jamais ! », a répondu Marc Ravalomanana, qui pourtant a fait savoir qu'il était prêt à se plier au résultat d'un référendum pour sortir de la crise. « Pas question », lui a répondu Andry Rajoelina, ce lundi matin.
Chef de l'opposition malgache
« Le référendum n'est pas le souhait de la population parce que tout le monde conteste le président Ravolamanana. Il n'est plus digne de diriger notre pays. »
Andry Rajoelina a pu s’exprimer sur les ondes de la radio nationale qui lui étaient interdites jusque-là, avant son discours sur la place du 13-Mai, devant plusieurs milliers de ses partisans. Il a ainsi demandé aux forces de l’ordre d’arrêter le président Marc Ravalomanana, comme cela avait été demandé par sa « ministre » de la Justice, Christine Razanamahasoa. Elle avait expliqué, lundi matin, qu'un mandat d'arrêt pour haute trahison avait été émis contre le président Marc Ravalomanana. Andry Rajoelina a surenchéri demandant « aux forces de l'ordre d'exécuter sans retard les mesures annoncées par la ministre de la Justice » du gouvernement de transition nommé par l’opposition.
Au sujet de cette demande d’arrestation contre le chef d’Etat, le commandant de la gendarmerie malgache, général Gilbain Pily, a déclaré n’avoir « pas encore été informé ». L'Union africaine (UA) a assimilé, lundi, la demande de destitution du président malgache par l'opposition à « une tentative de coup d'Etat » et a appelé la population de la Grande Ile de l'océan Indien au respect de la Constitution. « Si l'opposition veut s'emparer du pouvoir sans avoir rempli les obligations légales et constitutionnelles, ce sera un coup d'Etat et nous condamnerons », a affirmé à la presse, à Addis-Abeba, le président en exercice du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, le Béninois Edouard Aho-Glélé.